Possession ? Un anneau d’or qui tourne entre deux anneaux d’or fixes. Décliné à l’infini sous forme de bague, de pendentifs et de boucles d’oreille, ce concept original et ludique a valu à l’horloger Piaget sa légitimité de joaillier. Aujourd’hui, une montre éponyme complète ce grand classique.

Carnet d’adresses en page 153.

L e principe est exactement le même. Le boîtier de la montre Possession, gravé de son logo, est équipé d’un anneau d’or plat serti d’un ou de plusieurs diamants qui tourne sans fin autour du cadran. Ce bijou horloger et très féminin s’orne de trois chiffres arabes, reliés entre eux dans un mouvement spontané et infini. Leurs lignes fluides et sensuelles ondoient telles des arabesques, filent, s’étirent et participent au mouvement de la montre. Le temps devient un jeu, séduisant et élégant.

S’il est de plus en plus fréquent que les joailliers fassent des incursions dans le monde de l’horlogerie, le voyage en sens inverse est plus rare. Piaget a opté pour cette rareté.

Bien ancrée dans la tradition horlogère, la manufacture, née en 1874, produit à ses débuts des mouvements pour des maisons parmi les plus prestigieuses, telles Jaeger-LeCoultre, Cartier ou Vacheron Constantin. Ce parcours prestigieux incite la manufacture à lancer, en 1940, sa propre collection de montres. D’emblée, Piaget s’affirme comme le spécialiste des montres extraplates qui libèrent la créativité. Il s’autorise aussi des montres de joaillerie et de haute joaillerie. Dans la seconde moitié du xxe siècle, la personnalité de Piaget se définit avec ces cinq facettes : la tradition, le mouvement, l’exception, l’audace et son côté jet-set. Présentée en 1978, la Piaget Polo (le même design parcourt la lunette, le cadran et le bracelet) est la première montre portée par des stars. Son esthétique très mondaine, éventuellement semi-pavée ou entièrement pavée de diamants, s’affiche au poignet, notamment, d’Ursula Andress, de Ronald Reagan et de Sammy Davis Jr. Tous les happy few se l’arrachent. La Polo signe la reconnaissance internationale de la marque qui devient synonyme de joaillier de l’horlogerie.

Si Piaget est l’un des premiers horlogers à avoir serti ses cadrans de montres de pierres précieuses en 1945, il a attendu 1990 pour proposer des bijoux. Yves Piaget et l’équipe créative de la manufacture souhaitaient jouer la carte de l’originalité et de l’innovation, tout en s’appuyant sur la tradition et le savoir-faire séculaire de la marque. Ce premier bijou se devait de véhiculer une symbolique, un sens, et évoquer, forcément, une histoire d’amour. D’où l’idée d’une fusion entre deux anneaux évoluant dans un jeu de mouvements, à la fois très possessif et très libre. Le nom Possession s’est imposé avec évidence. Très difficile à réaliser sur le plan technique, le concept de deux anneaux emprisonnés et jouissant d’une liberté maîtrisée allie l’esprit joaillier et le savoir-faire horloger. La technique a pu être rendue précieuse et ludique.

L’un des tout premiers bijoux ludiques, la bague Possession se vit comme un gri-gri mobile à faire glisser, à tout moment, entre ses doigts.  » Quand nous avons lancé la bague, deux chansons étaient très en vogue, raconte Jean-Bernard Forot, jewellery marketing manager chez Piaget, « Tu me fais tourner la tête « , chantée, à l’origine par Edith Piaf et reprise par Etienne Daho et  » Upside Down  » de Diana Ross. Leurs mélodies entêtantes, obsédantes et rythmées ont soutenu le succès de la bague qui de par son mouvement à la fois de translation et de rotation produisait elle-même une petite musique.  » Au départ ronde, dodue et féminine, la bague Possession n’a cessé d’évoluer. Au fil des ans, elle s’est affinée et épurée, avec des volumes plus contemporains, des arêtes plus nettes, des proportions plus actuelles et des surfaces plus planes. Certains modèles ont gagné un aspect plus androgyne, pour répondre au désir des hommes, notamment des métrosexuels, de se l’approprier. De sensuelles et voluptueuses, les lignes de Possession sont devenues plus graphiques, plus  » tendues « . L’autre nouveauté ? Tendance logomaniaque oblige, les modèles les plus récents sont gravés. Le mot  » Possession  » apparaît sur l’anneau qui ne tourne pas.  » C’est une bague à message, souligne Jean-Bernard Forot. On pourrait faire un rapprochement avec le tatouage. Un bijou est une matérialisation du tatouage.  »

Concept et symbolique

Possession est une bague joaillière et, forcément, les diamants s’y sont posés. Sur l’anneau central qui tourne. Leur nombre n’est pas le fruit du hasard et reflète une symbolique bien précise. Un seul diamant affirme  » tu es unique « . Deux diamants signifient que nous sommes deux,  » toi et moi « . Trois diamants évoquent la trilogie  » toi, moi et notre amour « . Puis on passe directement aux sept diamants, chiffre porte-bonheur qui renvoient aux sept merveilles du monde ou aux sept jours de la semaine. Enfin, toute une ligne de diamants symbolise l’amour éternel. Avec ses deux anneaux libres et unis à la fois, dansants et inséparables, Possession s’est rapidement imposée comme une bague de mariage. Désormais elle est aussi déclinée tout en platine, le métal le plus rare, le plus pur et le plus blanc. La fusion du platine et du diamant illustre parfaitement la pureté et l’éternité confondues. Parmi les nombreuses déclinaisons du concept, il y a aussi le pendentif Possession, à la fois souple, modulaire, ludique et très attachant, dont la chaîne palmier dénuée de fermoir, terminée par deux boules, se passe par la tête. Serti de diamants, le pendentif est en or blanc ou jaune. Signalons aussi ce lien de 90 centimètres, en or jaune ou blanc, souple et dansant, baptisé  » Possession enlace-moi « . Ce  » lasso de séduction  » composé de maillons tournants, sensuels au toucher et confortables au porter, est un lien dont le fermoir porte le sceau de la lettre P (comme Piaget ou Possession). Il sublime le décolleté, peut s’attacher au poignet ou encore mettre les hanches en valeur.

En quinze ans d’existence, Possession est devenu un best-seller, un produit culte, une icône, à l’instar des trois anneaux de Cartier. De son succès est née la volonté de développer une montre joaillière, en or jaune ou blanc. Le côté ludique de la bague est interprété ici au travers du principe de la lunette tournante à l’infini, comme le temps, qui ne s’arrête jamais. Sur la lunette, un diamant inversé de taille pyramide, facilite le toucher pour faire tourner la lunette.  » Ce jeu explore une nouvelle façon de s’amuser et crée un rapport de proximité entre la montre et la femme, explique Franck Touzeau, watch marketing manager chez Piaget. Aujourd’hui, on redécouvre le sens du toucher. Ce phénomène devient très important dans tous les domaines et, notamment, dans la mode et dans la cosmétique.  » Les trois chiffres arabes stylisés ont été peints sous la glace. Ils donnent un relief inédit au cadran, on a l’impression qu’ils viennent vers vous. Le cadran se décline en rose, argenté, bleu ou anthracite. La montre Possession s’apprête à flirter avec la mode. Les bracelets se changent en un clin d’£il. En satin de couleur unie, pile-poil dans la tendance, ils peuvent afficher aussi des pois ou des rayures tennis. Les audacieuses n’hésiteront pas à arborer un bracelet  » taggé  » : avec le mot  » possession  » répété jusqu’à l’obsession ou encore avec cette phrase déterminée  » you are my possession « . Envie de luxe ? Certains modèles affichent une lunette entièrement sertie de 37 diamants. Et quand on aime briller en société, il ne reste qu’à choisir le modèle entièrement pavé : 333 diamants au total se posent sur la lunette, le cadran et le bracelet.

Barbara Witkowska

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