BE, c’est le nom en forme d’initiales qu’Émilie Beaumont a choisi de donner à sa griffe masculine. Un style subtilement déstructuré, totalement en phase avec l’univers de cette ancienne Lahulpoise.

SON UNIVERS

Les derniers jours de juin défilent à vive allure. Mais pour Émilie Beaumont, jeune créatrice de 29 ans, pas question de songer aux vacances : l’heure est à la finalisation de sa collection printemps-été 2013, la première qu’elle souhaite véritablement commercialiser. Il y a les dernières retouches à apporter aux prototypes, les aller-retour à Milan et Paris pour rencontrer de potentiels acheteurs, le salon du tissu à Lille – indispensable pour les commandes nécessaires à la collection automne-hiver 13-14, déjà temps d’y penser -, les dossiers à remplir en vue d’obtenir l’une ou l’autre bourse, le shooting du lookbook à organiser, les étiquettes à réaliser…

 » Je suis constamment en activité. Si je m’arrête cinq minutes, j’ai peur de rater quelque chose, confie-t-elle. Il y a toujours un rendez-vous à préparer, un sujet sur lequel se documenter…  » Dans la salle à manger qui fait temporairement office d’atelier, la table a été surélevée au maximum, plus facile pour couper et épingler. À côté de quelques patrons, le MacBook Pro de la créatrice de BE Men tient compagnie à sa machine à coudre Bernina.  » Quand on lance sa propre griffe, il faut savoir tout faire « , détaille la diplômée en stylisme et création de mode à La Cambre Mode(s), par ailleurs finaliste de notre concours Weekend Fashion Award en 2006 et du Festival de mode d’Hyères (France) en 2007.

 » Durant mes années d’études, j’ai appris la débrouillardise, la curiosité et l’ouverture d’esprit. À tester mes limites, savoir me gérer et me remettre en question aussi. Au final, on devient son propre juge, le seul critique par rapport à son travail « , résume celle qui avait hésité un temps à se lancer dans un cursus d’architecture. À défaut de pouvoir tout entreprendre, la jeune femme a choisi de laisser transparaître son attirance pour l’art dans ses créations de mode. Après avoir commencé par faire ses armes chez Veronique Branquinho, Loewe ou Alexander McQueen, Émilie Beaumont s’est établie dernièrement à son compte. Et ici plus que jamais, ses pièces se (dé)construisent à souhait : un col foulard est directement intégré à un tee-shirt, une épaulette posée sur une manche kimono, un caban coupé court… Les références historiques ou sportives sont par ailleurs détournées, histoire d’apporter un twist bienvenu au caractère casual chic de son vestiaire masculin, qu’elle imagine pour  » un urbain rebelle « . Un profil bien éloigné, il est vrai, de celui qu’on croise en Brabant wallon et à La Hulpe, là où Émilie Beaumont a passé une grande partie de son enfance et adolescence.  » Je préfère le rythme citadin, avoue celle dont le c£ur bat désormais à Bruxelles. J’ai besoin de bruit, de mouvement. Sans dénigrer, il n’y a pas beaucoup d’avant-garde dans cette région. Mais j’y retourne volontiers pour me reposer et me déconnecter. « 

PAR CATHERINE PLEECK

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