Poussez la porte de l’appartement de la sérénité. Découvrez un loft « méditatif »… très dépouillé, mais superbement architecturé.

Les projets d’architecture les plus contemporains naissent parfois en rupture totale avec leur environnement. Ce loft, situé dans le centre-ville de Hasselt, tranche par son audace stylistique. L’appartement de 280 mètres carrés que Marie-Josée Réko a aménagé l’an dernier avec la complicité de l’architecte Bart Lens est niché dans un immeuble résidentiel de petite taille a priori sans attrait. Il faut franchir le seuil, au 3e étage, pour comprendre tout l’intérêt de cet espace minimaliste. « Je voulais la plus grande sérénité, explique la propriétaire. Par mon activité professionnelle je suis en contact avec beaucoup de monde. Lorsque je rentre enfin chez moi, j’ai besoin de faire le vide. Trop d’objets, trop de matières sont à mes yeux une forme d’agression. « 

En privilégiant le bois et la couleur blanche , Marie-Josée Réko affirme le parti pris « méditatif » de son cadre de vie. Bart Lens a imaginé un espace dépouillé mais fortement architecturé. A commencer par la cheminée au gaz voulue comme un assemblage de deux volumes rectangulaires. Le socle en débord et l’absence de pilier côté gauche rompt habilement la symétrie tout en donnant une impression de légèreté à l’ensemble. Même les flammes, parfaitement alignées et réglables d’une simple pression de télécommande, semblent répondre au plaisir de la géométrie.

Dans le même esprit de pureté, une sculpturale table en teck, en deux parties, forme un imposant axe horizontal long de 5,5 mètres. Une dimension hors du commun auquel répond un double canapé à quatre places. La cuisine, que l’on rejoint en contournant la table, réinterprète, à sa manière, la rigueur du salon avec le recours exclusif à l’inox.

Selon la propriétaire, l’un des atouts majeurs du loft est sa double exposition lumineuse. Dans le salon, côté sud, une baie vitrée avec vue sur le canal de Hasselt permet un éclairement constant quelle que soit la saison. Pour éviter tout effet de voiles et de drapés, trop baroque à son goût, Marie-Josée Réko a opté pour un système de volets intérieurs légèrement ajourés. « Une manière de modeler la lumière, de la mettre en scène », dit-elle. Comme cet alignement de fenêtres percées dans la maçonnerie qui longent le loft sur plus de 20 mètres. « A l’image des cloîtres romans », précise l’architecte.

On ne s’étonnera pas des références un rien mystiques du concepteur… La chambre à coucher, inscrite dans le prolongement du salon, se réduit à sa plus simple expression : un lit et deux tables basses dessinés par Bart Lens. Un cadre quasi monacal en harmonie avec une salle de bains dépouillée qui privilégie la transparence. Simplicité, rigueur, l’ascèse est à son comble…

Le fil rouge de cet espace de silence est un couloir spectaculaire qui relie les parties privatives et communes. Percée de trois oculis à la manière d’une crypte moderniste, ce hall bordé de bibliothèques, abritées elles aussi par des parois coulissantes, est un mystérieux espace de transition.  » On va progressivement de l’ombre à la lumière, conclut Marie-Josée Réko. Grâce aux puits de lumière on voit le ciel sans apercevoir le paysage. C’est exactement ce que j’aime, dissimuler, cacher… Cela laisse une place pour l’imagination. »

Texte et photos: Antoine Moreno [{ssquf}]

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