Attention! gamelles sous haute surveillance. Petits, grands, gros, vieux, jeunes, actifs, paresseux, à l’haleine fétide ou difficiles, tous les toutous ont désormais leur menu.

Les fabricants d’aliments pour chiens, dominés par Nestlé (Friskies) et Masterfood (Royal Canin), jouent la carte du sur-mesure. Certes, de nombreux chiens sont encore nourris grâce à des pâtées maison: reste de repas familiaux accommodés d’un peu de riz ou recettes amoureusement mitonnées – choisies par exemple dans « Mon chien fait recettes », de Frédérick Grasser-Hermé (Noésis). Mais les autres constituent une cible très stratégique, partagée en deux écoles: les pro-humides (boîtes), en perte de vitesse, et les pro-secs (croquettes), qui gagnent du terrain.

Pour séduire les acheteurs, c’est-à-dire les maîtres, deux attitudes. César joue sur la love food et l’anthropomorphisme. La société clame sans ambages qu’il s’agit moins de vendre un aliment que de « sublimer les relations tendres et complices » entre l’homme et son animal. Une démarche marketing qui joue sur l’affectif et la mode: il faut offrir aux bêtes « des repas dignes de leur standing et de celui de leur maître »…

Royal Canin, lui, a pour credo la nutrition santé et insiste sur son savoir-faire scientifique. « Nous, nous faisons toujours passer l’animal avant le maître », affirme Henri Lagarde, PDG, qui se targue de ne jamais réaliser d’étude de marché avant de lancer un produit. La société vient cependant de commercialiser une gamme spécifique pour le yorkshire-terrier, adaptée à « sa peau,sensible, ses dents, fortes sur une mâchoire fine et son poil, à pousse continue ». Un marché de niche s’il en est. Comme toutes les autres, pourtant, cette nouvelle croquette a été élaborée dans les laboratoires de recherche du groupe. Il a fallu cinq prototypes pour trouver la bonne forme, la texture et la friabilité…

Avant sa mise en vente, des tests ont été réalisés chez les éleveurs ou au chenil de l’usine, où vivent 118 chiens de 22 races différentes. Huile de bourrache pour la beauté du poil, taux de phosphore réduit pour les individus âgés, antioxydants pour stimuler les fonctions cardiaques: on est désormais aux petits soins pour les chiens. Les ingénieurs sont aussi particulièrement attentifs à la digestibilité (ratio entre la quantité ingérée et la matière fécale) des « goûteurs ». Car, au-delà de la santé, un aliment de qualité doit bien s’assimiler et donc produire de petites crottes dures et moulées. Trivial, peut-être, mais surtout pratique, dès lors qu’il s’agit de les ramasser en rue…

L.Db. [{ssquf}]

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