Quand un chirurgien s’attaque au lifting d’une petite maison en bien piètre état, l’intervention est impressionnante mais toujours de bon goût. Visite guidée.

 » Lorsque je l’ai aperçue pour la première fois, cette petite construction aux allures de maison de poupée m’a littéralement subjugué, se rappelle le jeune propriétaire. Sa façade style cottage, sa toiture à pans multiples et ses fenêtres à petits carreaux avaient ce petit je ne sais quoi qui a fait battre mon coeur. Lorsque je l’ai examinée de plus près en compagnie d’un ami architecte, je dois avouer qu’elle avait plutôt triste mine. En fait, tout était à refaire. A mon grand étonnement, au lieu de m’alarmer, cet état lamentable m’a plutôt conforté dans mes premières impressions: j’étais véritablement tombé amoureux de cette maison. Il suffisait de la remodeler de fond en comble pour qu’elle réponde aux besoins de ma famille… « 

Construite au début des années 1920 dans la banlieue de Bruxelles, la maison est saine et dotée d’un grand jardin, toujours exposé plein sud. Le nouveau propriétaire décide de profiter de ce vaste terrain pour développer avantageusement le bâti tout en fluidifiant l’espace intérieur. Tandis qu’il place son cabinet de chirurgien et la salle d’attente côté rue, il fait construire, à l’arrière de la maison, une nouvelle salle à manger dotée d’une large baie vitrée. La lumière naturelle entre désormais à flots au coeur de la maison et ses occupants jouissent d’une vue superbe sur le jardin.

Afin d’augmenter le volume intérieur, le maître des lieux fait supprimer un couloir et une petite pièce du rez-de-chaussée afin de libérer un vaste salon situé face à une belle cheminée en bois décorée de carreaux de Delft. Cet élément d’origine ainsi que la cage d’escalier en chêne magnifiquement sculpté participent du charme de la maison et lui confèrent une indéniable personnalité. D’ailleurs Margaux, la fille du propriétaire, ne s’y trompe pas. Lorsqu’elle regarde la télévision, elle adore s’installer devant la cheminée, allongée sur un large coussin…

La rénovation générale a été pensée de manière à respecter les caractéristiques originales de la demeure. Ainsi, avec ses carreaux de faïence blancs, la cuisine s’inspire du style anglais des cottages. Dans le salon, les bois foncés répondent subtilement à ceux de la cheminée.  » J’adore le bois parce qu’il s’harmonise avec le cigare, confie le propriétaire. Il en conserve l’arôme et j’apprécie tout particulièrement les senteurs de tabac. Je ne pense pas que d’autres matières sont capables de donner naissance aux mêmes sensations. En ce qui concerne le choix des meubles, je n’ai pas vraiment de préférence stylistique. Les dimanches, je cours les marchés en me fiant à mon goût et je me laisse tenter par des meubles d’origines très diverses. « 

Plus encore que le mobilier, ce sont les bougies et les photos qui créent une ambiance particulièrement apaisante dans cet intérieur intime et cosy.  » Je voue une véritable passion aux bougies et je ne peux pas m’empêcher d’en disposer partout, confesse le propriétaire. Elles font vibrer l’atmosphère et mettent en lumière un objet, un visage, tout en jetant des ombres alentour. Pour décompresser et passer une excellente soirée entre amis, rien ne vaut l’éclairage à la bougie.  » Celles-ci illuminent alors les sourires de Margaux, dont les photos ornent presque tous les murs du séjour.

La cage d’escalier qui permet d’accéder aux étages s’impose par ses majestueuses et agréables proportions, soulignées par de grosses poutres en chêne massif.  » Je m’étonne toujours des impressions suscitées par cette maison, ajoute le maître des lieux. L’étroitesse de la façade suppose un intérieur étriqué alors qu’au contraire, la cage d’escalier donne un sentiment d’espace extraordinaire.  » En effet, cet espace plutôt large accueille une bibliothèque à l’entresol et une salle de jeu sur le palier du premier étage. Ici se succèdent la chambre de Margaux, la chambre principale et la salle de bains.  » C’est la pièce que je préfère, enchaîne le jeune chirurgien. Je l’ai souhaitée spacieuse et lumineuse, pour qu’il fasse bon s’y délasser dans un bain rempli d’essences florales. Je voulais également relier cet endroit à la chambre à coucher, un peu comme s’il s’agissait d’un salon. C’est dans cette optique que j’ai choisi de placer des briques en verre entre les deux pièces.  » Ici aussi, les bougies sont à l’honneur, en alternance avec de jolis flacons d’huile de bain.

L’extrême élégance avec laquelle le propriétaire des lieux s’habille l’a amené à aménager le dressing de superbe façon.  » J’ai cherché pendant plusieurs mois un objet qui donnerait à cette pièce un cachet original, précise-t-il. Un jour, en chinant chez un antiquaire, j’ai découvert quatre anciennes malles de voyage. Un véritable trésor! Bien que peu doué pour le bricolage, je n’ai pas ménagé mes efforts pour les nettoyer et les restaurer moi-même. J’en suis fier comme un enfant qui a réussi son premier devoir!  » Outre ces malles, la majorité des objets de la maison sont le fruit d’un coup de foudre. Ils constituent les éléments vitaux de cet intérieur où un père et sa fille se sentent foncièrement heureux.

Anne Hustache Photos: Sven Everaert

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