Lancé en 1993 après avoir remporté le premier prix du Concours Chostakovitch à Saint-Pétersbourg, le Quatuor Danel revient à ses premières amours… En nous offrant une intégrale des quatuors du compositeur russe, en concert et en disque.

Comment cette complicité avec la musique de Chostakovitch est-elle née ?

Marc Danel et Gilles Millet (1er et 2e violons) : Nous avons fondé ce quatuor alors que nous étions encore étudiants dans différents conservatoires et nous avons eu très vite l’opportunité de suivre un stage avec les musiciens du Quatuor Borodine – de merveilleux spécialistes de la musique de Chostakovitch – qui étaient en résidence au Festival Britten à Aldeburgh. Cette rencontre a été décisive, c’est elle qui nous a véritablement poussés à former un quatuor, c’est-à-dire à nous consacrer exclusivement à la musique de chambre. Et la musique de Chostakovitch a été présente dès le départ, puisque le Quatuor Borodine nous a proposé de travailler d’emblée, pendant un stage de trois mois, l’intégrale des quatuors du compositeur russe. Aujourd’hui encore, nous ne pouvons que saluer l’immense générosité de ces musiciens qui ont toujours refusé de se faire payer pour les leçons qu’ils nous donnaient !

Une rencontre essentielle, donc…

Oui, mais elle n’a pas été la seule. Nous avons eu ensuite l’immense chance de rencontrer Fiodor Droujinine, le dédicataire et créateur de la Sonate pour alto de Chostakovitch. Même bonheur avec l’altiste du Quatuor Beethoven, l’ensemble qui a créé plusieurs Quatuors à cordes de Chostakovitch également : il nous a apporté un nouvel éclairage sur ces £uvres, les replaçant en quelque sorte dans un contexte plus classique.

Comment vivez-vous les contrastes qui existent entre les quinze quatuors de Chostakovitch ?

Il y a une grande évolution d’écriture tout au long de ces £uvres, plus encore que dans les symphonies. Chostakovitch s’est indéniablement permis d’être plus intime dans ses quatuors, de se livrer – même au niveau politique – de manière plus ouverte que dans ses grandes £uvres orchestrales. Et ses quatuors sont aussi un magnifique témoignage de l’évolution de son style musical. A plus d’un titre, on peut y voir une sorte de journal personnel.

Concerts les 17 février (20 heures), 18 (11 heures, 19 heures et 21 h 15) et 19 février (11 heures et 18 heures), Conservatoire de Bruxelles. Tél. : 02 707 82 00 ; Coffret de 5 CD chez Fuga Libera.

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