UNITED COLORS OF BEAUTYSTAS

DELPHINE KINDERMANS, RÉDACTRICE EN CHEF © FRÉDÉRIC RAEVENS

Cette année, vous vous laisserez peut-être tenter par des crèmes à la texture sorbet, un sérum en capsules ou un soin vegan. Au rayon maquillage, les plus audacieuses risqueront éventuellement les ongles tie and dye, la paupière corail ou encore le cheveu rose ou bleu (ne fût-ce que de manière temporaire, les produits à cet usage se multipliant). Mais gare aux plus téméraires qui oseraient les dreadlocks arc-en-ciel. Depuis son défilé printemps-été 17 et les insultes qui s’en sont suivies à son égard, Marc Jacobs en sait quelque chose. Le 15 septembre dernier, l’ex-directeur artistique de Vuitton avait pourtant mis toutes les chances de son côté : de Gigi Hadid à Karlie Kloss en passant par Kendall Jenner, ses copines mannequins les plus en vue avaient répondu à l’appel. Le show avait lieu dans le prestigieux Hammerstein Ballroom, l’ancien opéra de New York, et les VIP se serraient au premier rang pour admirer une collection parfaitement dans l’air du temps. Seulement voilà, il n’y a pas que Dieu qui est dans les détails. Des langues de vipère s’y cachent parfois aussi. En l’occurrence, c’est la coiffure que les filles arboraient sur les podiums qui a provoqué la colère de la blogosphère. Or, si les réseaux sociaux sont une aubaine en termes de publicité à grande échelle, cette arme de séduction massive est à double tranchant : quand un bad buzz embrase la Toile, difficile d’éteindre le feu nourri des critiques. En cause, ce jour-là, les fameuses dreadlocks colorées, portées il est vrai par des tops exclusivement de type caucasien. Un choix derrière lequel Twitter, Facebook et Instagram ont cru voir une appropriation culturelle, concept théorisé dans les milieux universitaires US et selon lequel  » l’utilisation d’éléments d’une culture minoritaire par les membres d’une culture dominante serait irrespectueuse et constituerait une forme d’oppression et de spoliation « , comme l’explique Wikipédia.

Le créateur a eu beau invoquer les allures capillaires de Boy George ou de la réalisatrice Lana Wachowski parmi ses références, ajouter qu’il  » respecte et est inspiré par les gens et leur look « , rien n’y a fait. Il a dû passer par la case excuses pour apaiser la polémique. Or, faut-il le répéter, c’est du mélange des influences et des genres que naît le style. Dans les mois qui viennent, on vous conseille d’ailleurs fortement, si ce n’est déjà fait, de tester les masques sur supports et le  » make-up cushion « . C’est tout simplement divin et ça nous arrive en droite ligne… de Corée.

RÉDACTRICE EN CHEF

DELPHINE KINDERMANS

IL N’Y A PAS QUE DIEU QUI EST DANS LES DÉTAILS. DES LANGUES DE VIPÈRE S’Y CACHENT AUSSI.

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