Ils multiplient les séductions… Weekend, lui aussi, a craqué pour les vins de femmes. Voici ses 20 choix.

29,60 euros. Terre & Vin, tél. : 02 652 33 57.

98,25 euros. Bleuzé, tél. : 02 331 15 00.

5,90 euros. Cave des Oblats, tél. : 04 342 68 92.

10 euros. Vin Passion, tél. : 02 469 02 10.

11,30 euros. Poulet, tél. : 02 414 41 39.

8,90 euros. Catulle, tél. : 02 426 61 00.

49,95 euros. De Coninck, tél. : 02 353 07 65.

25,30 euros. Poulet, tél. : 02 414 41 39.

9,62 euros. Velu Vins, tél. : 02 520 60 68.

40,30 euros. Cellier des Vins de Propriété, tél. : 02 374 85 33.

13,30 euros. Poulet, tél. : 02 414 41 39.

6,40 euros. Vin Passion, tél. : 02 469 02 10.

5,90 euros. Cave des Oblats, tél. : 04 342 68 92.

50 euros. Mostade-Hennebert, tél. : 071 55 52 49.

23,30 euros. Pirard, tél. : 067 77 31 01.

39,66 euros. Cellier des Vins de Propriété, tél. : 02 374 85 33.

11,95 euros. Colruyt.

55,02 euros. Cellier des Vins de Propriété, tél. : 02 374 85 33.

44,55 euros. Colruyt.

L a profondeur des bourgognes de Lalou Bize-Leroy, l’éclat des alsaces de Colette Faller, la superconcentration des languedocs de Marlène Soria ou la tendresse des muscats de Rivesaltes de Marie Blanes… On n’y résiste pas ! A noter : les superbes 20 choix de Weekend ont été retenus à l’issue de plusieurs dégustations à l’aveugle.

Blancs

1. Alsace, Riesling 2002  » Cuvée Sainte-Catherine « , Domaine Weinbach, Colette Faller et ses filles.

Grande figure du vignoble alsacien, Théo Faller décède en 1979, laissant à son épouse Colette et ses filles 27 ha de vignes bien placées au c£ur et sur les coteaux du Kayserberg. Maîtresse femme d’une redoutable efficacité, Colette Faller propulse ses vins parmi le peloton de tête des crus alsaciens. Ses filles la secondent. Catherine aide et prend en main la maison et les dégustations. Laurence, elle, fait des études d’ingénieur chimiste, de gestion et d’£nologie avant d’être rattrapée par la vendange 1993. Pas de révolution, mais un recentrage avec d’expressifs sylvaners et pinots blancs ou des rieslings moins opulents et plus secs. Ce 2002 associe finesse et fraîcheur, avec une pointe de gras et une amertume noble.

2. Champagne Gosset Celebris 1998, brut rosé.

Chaleureuse comme une eau-de-vie de cognac (elle est directeur général des cognacs Frapin) et pétillante comme le champagne (elle est PDG du Champagne Gosset), Béatrice Cointreau mise sur la qualité. Gosset c’était 80 % de brut sans année et 20 % de grandes cuvées… mais depuis qu’elle mène la marque, c’est 75 % de cuvées spéciales : Grande Réserve, Grand Rosé, Grand millésime et cuvée de prestige Gosset Celebris. En rosé, cette dernière célèbre le millésime 1998. Une belle densité sillonnée de fines bulles et de reflets saumonés. A base de 61 % de chardonnay, 39 % de pinot noir, dont 7 % de rouge pour la couleur, elle affiche un fruité estival et un confortable équilibre avec une bouche ample et dotée d’une belle vivacité.

3. Coteaux du Languedoc, Picpoul de Pinet 2003, Château Creyssels, J. & H. Benau.

Planté à 3 km d’une ferme fortifiée du xvie siècle, qui lui donne son nom, le domaine de Creyssels occupe un axe de communication cerné par la garrigue. Appellation souvent méconnue, le Picpoul de Pinet définit des vins blancs or jaune brillants taquinés par les fruits jaunes et effleurés d’épices comme Julie Benau les réussit si bien. Mûr avec une touche de tabac, ce 2003 enlace une fine acidité poivrée idéale pour flirter avec les coquillages. Il n’est jamais aussi agréable que jeune, à 8 °C.

4. Coteaux du Languedoc 2002, Mas Champart, Isabelle et Matthieu Champart-Bramefan.

Dès 1976, Isabelle Champart et Mathieu, son époux, achètent progressivement de vieilles vignes et des terroirs à l’abandon. Les parcelles les plus intéressantes de carignan et de grenache sont préservées, les autres replantées. Jusqu’en 1988, le couple la récolte à la coopérative du village. Marsanne, roussanne, grenache et bourboulenc dorent sur un plateau calcaire à près de 300 m de haut. Légers et filtrants, les sols favorisent le développement aromatique (fleur blanche, jasmin, guimauve, pain toasté) et un volume délicatement boisé avec des notes de fenouil. L’appellation saint-chinian blanc n’étant pas légale, le vin paraît sous la dénomination officielle.

5. Menetou-Salon  » Morogues  » 2002, Domaine Henry Pellé.

Il y a l’ancêtre, Ernest Pellé qui, bien avant l’obtention de l’appellation, possède 2 ha de vignes et éduque son fils Henry dans l’amour du vin. Lequel investit, croît dans ses coteaux de  » Morogues « . Eric, le fils, étudie la vinification à Beaune, rejoint son père et décède des suites d’un accident de voiture en 1990. Son épouse Anne prend la direction du domaine et engage Julien Zernott, un jeune £nologue. La qualité reste exemplaire et dépasse celle de certains sancerres. Or pâle, fin, floral, léger citron, bergamote, le délicieux 2002 déploie équilibre et vinosité avec une aguichante longueur.

6. Muscat de Rivesaltes, (d.) de blanes, vin doux naturel, Marie Blanes.

A une dizaine de kilomètres de Perpignan, cette jeune propriété familiale plante muscat à petits grains (fruits exotiques, citron, menthe) et muscat d’Alexandrie (ampleur, raisin sec, rose) sur des cailloux où les rendements n’excèdent pas les 30 hl/ha. Marie Blanes est l’auteur de ce (d.) de Rivesaltes, délicieux vin doux naturel obtenu par mutage, c’est-à-dire par une adjonction d’alcool neutre qui stoppe la fermentation et met en valeur le sucre naturel des raisins. Une mise en bouteille rapide préserve les arômes muscatés. Que de charme et de légèreté pour accompagner l’apéritif, des sorbets exotiques ou une tarte au citron.

7. Pessac-Léognan, Château Smith Haut Lafitte blanc 2000.

 » Tous mes voeux ont été exaucés pour ma dixième vendange, s’enthousiasme Florence Cathiard. En blanc comme en rouge, le fruit de nos efforts se retrouve dans le verre.  » Depuis 1990, Florence et Daniel Cathiard succèdent à la maison Eschenauer et investissent à tous les niveaux y compris dans un tourisme £nologique avec un institut de vinothérapie Les Sources de Caudalie, un hôtel de luxe et deux restaurants. En blanc, les cépages sauvignon (90 %), sauvignon gris (5 %) et sémillon occupent 11 ha des 55 ha totaux. Pamplemousse, fleurs et fruits (orange mûre) défilent avec classe.

Rouges

8. Les Baux de Provence 2000, Domaine Hauvette, Dominique Hauvette.

 » Une belle matière première n’a besoin que d’elle-même pour exprimer ses nuances « , affirme Dominique Hauvette. Elle le prouve dans sa propriété de 5 ha où se côtoient amandiers, oliviers et vignes à une quinzaine de kilomètres de Cavaillon et à 3 bornes de Saint-Rémy-de-Provence. Les grenaches (50 %) sont élevés en cuve inox, la syrah (20 %) et le cabernet-sauvignon (20 %) vivent le bois. Terroir argilo-calcaire, exposition au nord, culture bio, vendanges manuelles et modérées (25 hl/ha), autant de facteurs qui favorisent la maturité et la concentration : fruits mêlés d’effluves giboyeuses, bouche copieuse et généreuse, souple sur un tanin sensible.

9. Cairanne, Côtes du Rhône Villages 2001, Domaine Catherine Le G£uil, Cuvée Marie Rouvière.

En coteaux sur 17 ha de terres argilo-calcaires, le vignoble du domaine Catherine Le G£uil est voué aux faibles rendements (36 hl/ha). La vendange est manuelle, triée 2 fois, vinifiée classiquement et les vins ne sont pas filtrés. Bien structurée, la Cuvée Marie Rouvière collectionne les raisins des vieilles vignes. Rubis foncé avec des nuances  » brique « , discret sous-bois, fruits, odeurs de garrigue, eau-de-vie font v£ux de franchise sur un tanin discret. Du travail de pro au féminin.

10. Californie, Pinot Noir 2000, Marimar Torres Estate, Russian River Valley.

Oenologue formé en France, Miguel Torres reste un vigneron dans l’âme attaché à la vigne et aux terroirs. Il est responsable de plus de 1 000 ha de vignes plantés jusqu’en Chine. Dans la Green Valley, Il aménage 13 ha de chardonnay et autant en pinot noir, dans un microclimat assez frais, à 16 km du Pacifique et à 80 km de San Fransisco. Il en confie l’exploitation à sa s£ur Marimar, diplômée en £nologie de l’université de Californie. La densité de plantation est quatre fois supérieure aux normes californiennes. Les pieds se gênent, mais l’on obtient des raisins de grande qualité. C’est surtout sensible avec l’excellent pinot noir. Torréfaction, fumé, fruits mûrs, rose séchée, épices tissent une trame fine et soyeuse. La classe !

11. Corbières 2001, Domaine Louise-Fabry  » Le Pountil « , Estelle & Jérôme Fabry.

Planté à Montlaur, à 25 km de Carcassonne, ce jeune domaine cultive 15 ha de terrasses et de coteaux. Depuis la fin 1999, Estelle et Jérôme Fabry en assurent la direction. Estelle conduit ses parcelles en lutte raisonnée, adoptant sa vinification à chaque cuvée. Le Pountil provient d’un terroir argilo-calcaire planté de syrah (75 %) et de vieux grenache de plus de 100 ans. Des rendements de 25 hl/ha, des vendanges manuelles, 12 mois dans le chêne enfantent un vin grenat, dense, bouqueté (fruits noirs, sureau, muscade, violette), concentré, épicé, réglissé et velouté.

12. Corbières 2000, Château Saint Auriol, Vialade-Salvagnac.

Personnalité fascinante, Claude Vialade sait ce qu’elle veut. D’une main ferme elle mène les quatre domaines familiaux tout en développant une société commerciale de vins de pays. Elle parcourt les caves pour les dénicher et le monde pour les vendre. Exposé au sud et à l’est sur les hautes terrasses de Lagrasse, le château Saint Auriol est largement planté en syrah et grenache. Les rendements ne dépassent pas 40 hl/ha. Foncé sous des notes animales et de fruits noirs, ce 2000 attaque avec générosité et chaleur. Epices et bois confortent le côté rustique.

13. Costières de Nîmes 2003, Château Beaubois, Jacqueline Boyer.

Jacqueline et Fanny Boyer drillent avec compétence les 60 ha de cet imposant vignoble au sud-est de Nîmes et au nord de la Camargue. Elles composent avec la nature et le millésime et appliquent avec tact la charte  » terra vitis  » (contrôle externe de la conduite raisonnée). Un assemblage de grenache (30 %) et de syrah (70 %) communiquent des notes d’encre, de fruits noirs (cassis, mûres), sureau et réglisse. Friand, charnu et épicé, il repose sur des tanins souples signés par une pointe de réglisse.

14. Coteaux du Languedoc Peyre Rose 1998  » Clos des Cistes « , Marlène Soria.

En 1983, Marlène Soria renonce à l’immobilier et quitte Montpellier. Avec Philippe, son enseignant de mari, elle gagne le plateau de Saint-Pargoire et un mas perdu en pleine garrigue, sans eau ni électricité. Gagné sur la roche, le vignoble de 25 ha donne difficilement 20 hl/ha. Mais un fameux doigté et la passion du vin permettent à Marlène de réussir des vins fabuleux qu’elle n’hésite pas à garder en cave plusieurs années avant de les commercialiser… Quitte aussi à faire l’impasse sur un millésime comme 1997. Le Clos des Cistes 1998, concentré, puissant, persistant, explose en fruits (myrtilles), crème, épices méditerranéennes. Une cuvée riche sur des tanins souples, et très longue en bouche !

15. Gevrey-Chambertin 2001, Sylvie Esmonin.

Au domaine depuis 1989, Sylvie Esmonin traite une vingtaine de parcelles totalisant 4 bons hectares situés dans l’appellation gevrey-chambertin villages. Plus attirée par le vin que par la culture de la vigne… elle succombe, ensuite, à la magie des terroirs, car tout commence avec le raisin. Elle refuse levurage, enzyme ou acidification. Prône un éraflage complet et le minimum de traitements avant la mise en bouteille. Viandeux, fruité (cerise), souple, plus élégant que riche, il glisse avec aisance pour, vers 14-15 °C, réjouir le palais.

16. Haut-Médoc 1999,

Château La Lagune.

Un physique de mannequin et une tête bien faite, Caroline Frey avoue  » avoir bossé comme une folle pour entrer à l’Institut d’£nologie de Bordeaux « . Elle en sort major de sa promotion. Elle réalise ses premières vendanges chez son professeur, Denis Dubourdieu. Lorsqu’en 1999 son père reprend le château La Lagune, 3e cru classé haut-médoc, son avenir est tracé. En attendant ses prochaines vinifications, appréciez le 1999. L’éloquence croise l’équilibre sur fond de tanins soyeux longuement prolongés par un boisé nuancé avec bonheur.

17. Italie, Barbera d’Asti, Costamiòle 1999 Prunotto.

Une maîtrise en communication à Milan, des cours de viticulture à Florence et d’£nologie à San Michele all’Adige, des vendanges dans la propriété de Santa Christina, Albiera Antinori, la fille aînée de Marchesi Piero Antinori, est parée lorsqu’elle rejoint la famille en 1986. Aujourd’hui, elle est présidente de Prunotto et manager de l’image de la communication des vins Antinori. Nous avons retenu ce fameux barbera d’Asti 1999 Costamiòle où des épices de chêne s’inscrivent dans une belle richesse de bouche, équilibrée par des tanins finement gainés.

18. Médoc 1999, Château Vieux Robin  » Bois de Lunier « .

Didier Roba, de descendance belge, cherche la complicité avec la vigne pour en extraire le meilleur. Maryse, son épouse, innove et se charge de la communication. Leur propriété de Bégadon, au nord de la presqu’île du Médoc et à une soixantaine de kilomètres de Bordeaux, bénéficie d’un climat tempéré par les masses d’eau de la Gironde et de l’Atlantique. Depuis 1998, une parcelle, plantée en vignes de plus de 40 ans, donne un vin principal  » Bois de Lunier « . Cabernet-sauvignon (55 %), merlot (40 %), cabernet franc (3 %) et petit verdot (2 %) sont élevés 18 mois en barrique (40 % de neuves par an). Le 1999 déroule fruits et épices dans une belle harmonie bois-tanin. A boire sans se presser dans les 3-4 ans, vers 15-16 °C.

19. Monthelie 1999, Leroy.

Au Panthéon des grandes dames du vin, Lalou Bize-Leroy occupe depuis des millésimes le devant de la scène bourguignonne. Dégustatrice hors pair, connaissant les terroirs sur la pointe du tire-bouchon, elle met tout en £uvre pour obtenir la quintessence du raisin et adopte la méthode bio-dynamique. Elle réintroduit la connaissance des rythmes cosmiques essentiels pour la régénération du sol, le travail de la terre et les soins apportés à la vigne tout au long du cycle de l’année. Coincée entre Volnay, Meursault et Auxey-Duresses, la commune de Monthelie produit surtout des rouges (92 %). Relativement peu connus, ils allient les qualités d’un côte-de-beaune bien élevé. Sous des parfums de sous-bois et de cerise, ce millésime 1999 développe une chair fraîche, franche et harmonieuse sur des tanins fondus.

20. Saint-Emilion Grand Cru 1999, Château Troplong Mondot.

Troplong se vendait mal. Christine Valette persuade son père de le lui confier. L’£nologue Michel Rolland lui inculque les grands principes de la vigne et du vin. Elle motive une nouvelle équipe, investit dans la qualité, modernise la cuverie, renouvelle les fûts. En 1989, neuf ans après son arrivée, elle a gagné. Vin de merlot (90 %) avec un peu de cabernet, cultivé sur la croupe la plus élevée de Saint-Emilion, Troplong renoue avec la grande classe. Concentré, intense, le 1999 a de la puissance et des tanins charnus. Le chêne est dosé à la perfection. Jeune, Christine Valette le sert avec des nourritures roboratives (terrines, porc, daubes). Quand il a pris de l’âge, elle choisit une belle volaille accompagnée de cèpes ou de girolles. L’hiver… sur des truffes fraîches.

Serge Tonneau

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