Fraîchement nommé à la tête du théâtre des Tanneurs à Bruxelles, Xavier Lukomski se dit metteur en scène avant tout. Son credo ? Rendre le théâtre contemporain accessible à tous.

Le metteur en scène d’origine française est sorti de l’Insas en 1984,  » en tant que comédien mais avec l’envie très forte d’être metteur en scène « . L’année suivante, Xavier Lukomski signe son premier spectacle,  » Un jour mon prince viendra « , au théâtre de la Balsamine. Il a monté l’an dernier au Public  » La Mouette  » de Tchekhov. Entre les deux, l’amour pour le théâtre contemporain a façonné son parcours. Jusqu’à le placer aujourd’hui à la direction des Tanneurs.

Un artiste à la direction, ce choix est-il orienté ?

Si je suis devenu directeur, c’est pour montrer et acter concrètement la nécessité de donner des responsabilités aux artistes dans les théâtres, alors qu’on leur en a beaucoup retiré ces derniers temps. Ma nomination va à l’encontre d’un mouvement de fond que je déplore. Je suis metteur en scène et directeur et non directeur et metteur en scène. Un artiste ne gère pas un théâtre comme un administratif le ferait. C’est un peu comme dans les boulangeries où, de plus en plus, on vend du pain sans l’avoir fait sur place…

Vous avez du pain sur la planche, justement ?

Cette saison qui débute n’est pas de moi, elle est encore signée par l’ancienne directrice Geneviève Druet. C’est une saison de  » piliers  » et comme aux Tanneurs j’en suis un peu un moi-même, je la défends ! Je me reconnais parfaitement dans la lignée de ce théâtre. C’est en septembre prochain que je poserai mon projet. Je veux faire des Tanneurs une  » maison de création  » et donner tout son poids aux deux termes : un lieu où les artistes résident, vivent et un lieu dont la raison d’être est en liaison directe avec la création contemporaine. Les deux idées se dynamisent l’une l’autre.

La création contemporaine paraît parfois hermétique…

L’idée reçue veut qu’il y ait peu de public dans les théâtres. C’est faux ! Il existe une vie intense et l’objectif des Tanneurs, qui est implanté au c£ur du quartier populaire des Marolles, c’est d’inviter un public métissé et varié socialement, d’où le prix du billet fixé à 7,5 euros et d’où notre projet annuel, auquel je tiens énormément, d’un spectacle créé avec les gens du quartier. Je veux montrer que des spectacles dits  » pointus  » ne rebutent pas mais offrent des émotions simples. n

 » Tout vu « , du 14 au 29 octobre. Théâtre des Tanneurs, à 1000 Bruxelles. Tél. : 02 512 17 84.

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