5 marques, 5 manières de recycler

Que ce soit par conviction profonde ou par sens du marketing, il est incontestable que l’industrie de la mode investit de plus en plus dans le recyclage. Mais bien loin semble le temps où recyclage rimait avec polaires et chaussures de menestrel. Désormais, être conscient et vertueux dans ses choix de consommation peut se faire avec beaucoup de style. La preuve par cinq.

En Belgique, sur l’année 2015, ce sont quelques 120.000 tonnes, soit 500 millions de vieux vêtements qui ont été recyclés, ce qui place la Belgique a une bonne place dans le peloton international. Et 92 % des vêtements déposés dans des bulles de recyclage ont ainsi trouvé une nouvelle vie.

Mais au-delà de ces chiffres, c’est une véritable tendance que l’on peut constater dans l’industrie textile. Emergence d’une conscience écologique et volonté de greenwashing, il n’en reste pas moins que cette industrie qui ne brille pas toujours par sa proprété, recycle de plus en plus, que ce soit un argument marketing ou par conviction profonde.

Mais, les matériaux recyclés ne servent plus, comme à une époque heureusement lointaine, à produire de la polaire. Désormais, les marques tendances produisent à partir de ces matériaux des rebus des pièces hautement désirables.

Dick Moby

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© DR
La production des lunettes Dick Moby mise à plat
La production des lunettes Dick Moby mise à plat© DR
Dick Moby x Colette
Dick Moby x Colette© DR

Basée à Amsterdam, la marque au jeu de mots littéro-aquatique fait montre d’une ambition de durablité à toute épreuve et d’un objectif clair et archi-ambitieux : au-délà de ne pas utiliser du plastique neuf et rajouter au mal, Dick Moby se veut « the sunny side of plastic », et souhaite ainsi débarrasser l’océan de tout le plastique qui l’étouffe. Chaque modèle de lunettes, montures ou solaires, est ainsi fait à partir de 97 % de plastique issu des océans, recyclé pour constitué l’acétate duquel naissent ces modèles irrésistibles. Mais attention, ce n’est pas parce que mot d’ordre est écolo que le résultat est négligé : verre Zeiss Ikon pour les solaires, design irréprochable, service ultra rapide et personnalisé, Dick Moby est si chic qu’il peut se prévaloir d’une collab avec le concept store des concept stores, à savoir Colette (Paris). Un must qui ne se démodera pas. Un gros coup de coeur. >>> www.dick-moby.comMais attention, ce n’est pas parce que mot d’ordre est écolo que le résultat est négligé : verre Zeiss Ikon, design irréprochable, service ultra rapide et personnalisé, Dick Moby est si chic qu’il peut se prévaloir d’une collab avec le concept store des concept stores, à savoir Colette (Paris). Un must qui ne se démodera pas. Un gros coup de coeur. (ww.dick-moby.com)

petit h

5 marques, 5 manières de recycler
© Uta eisenreich pour Hermès
5 marques, 5 manières de recycler
© Vincent Leroux pour Hermès

Faire de l’excellence avec du rebus, une gageure ? Recycler n’est pas forcément une idée admise dans l’industrie du luxe. Ce ne fut pas l’avis de Pascale Mussard, descendante de la famille Hermès, et depuis 2010, directrice artistique de petit h, branche créative de la maison, née sous son impulsion. L’idée : donner une seconde vie à des matériaux et pièces d’exception non-utilisées par la maison. C’est d’ailleurs pour cette raison que chez petit h, on préfère parler de matériaux endormis plutôt que de rebus. D’autant qu’à ce niveau, le recyclage va au-delà du simple upcycling. Et petit h devient rapidement laboratoire créatif de la maison très largement centenaire.

Commode de chevet jaune Création Christian Astuguevielle pour Hermès, atelier petit h Studio Rouchon
Commode de chevet jaune Création Christian Astuguevielle pour Hermès, atelier petit h Studio Rouchon © Hermès

Designers, créateurs se pressent pour tâter de ce type renaissance. Car redevenues objet, les matières se réaniment, aux antipodes de leur vocation première, qui, bien que conçues avec un souci d’excellence, pouvaient être tout à fait utilitaires, comme les Zip, empiècements de cuir, et autres fermoirs ou clochette de verre. Pour résumer, ici la perfection détournée de son but originel s’en définit un nouveau, poétique, décoratif, fruit de l’imaginaire d’une flâneuse-glâneuse invétérée.

5 marques, 5 manières de recycler
© Uta eisenreich pour Hermès

Eva Velazquez

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Ici, le recyclage a moins un objectif environnemental, qu’il revêt naturellement, que patrimonial. Eva Velazquez ne fait pas du neuf avec du vieux, mais réhabilite le vieux. Le ressuscite. Le vêtement usé, porté, travaillé, est restauré, et se fait témoin de la noblesse d’une coupe, d’une matière et l’histoire du vêtement. Pour nous faire porter intelligemment, « réflexivement ». Le résultat est époustouflant de poésie et de puissance de suggestion.

Les B-Mesh de Veja

le modèle B-Mesh de Veja
le modèle B-Mesh de Veja© DR

En terme de transparence, le moins qu’on puisse dire est que la marque française Veja atteint des sommets, et n’hésite pas à communiquer aussi sur tout ce qui lui reste à faire en terme de responsabilité éthique. Pourtant, Veja reste pionnière dans le monde des sneakers conscients : conditions de travail, rémunération, durabilité de ces matériaux (coton, colle, cuir), la politique maison est belle. Mais en bonne idéaliste, la marque française produite au Brésil veut mieux faire. Après avoir recyclé le cuir de tilapia, les modèles B-Mesh sortis en 2016 s’attaquent aux polymères que l’on trouve dans les bouteilles plastiques qui envahissent les océans. Comme chez Dick Moby, l’enjeu ici est double : débarasser les mers du plastique polluant et ne pas produire plus de cette matière (qui finira sans doute malheureusement dans la nature). Au final, une collection de modèles homme et femme, dont chaque paire contient l’équivalent de 3 bouteilles plastique.

5 marques, 5 manières de recycler
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Weekday

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© DR

Le jeans tient une place importante dans les collections de la dernière des marques du géant H&M. Son jeans 5 poches était déjà durable, élaboré à partir de coton bio, et de coton recyclé. Récemment, Weekday a lancé une collection capsule baptisée Remains, avec l’objectif de mettre un coup de projecteur sur le développement durable, et précisément, la réduction des déchets, qui sont ici réintroduit dans le cycle de production, pour créer les 6 pièces de la capsule. Le consommateur vertueux peut d’ores et déjà se procurer 5 pièces produites à partie de rouleaux de denim inutilisés, ainsi que d’une couverture en patchwork, qui comme le veut le principe du patchwork, a été élaboré grâce aux chutes de denim issues des usines. Du seul denim, la volonté de Weekday est de l’ouvrir à l’avenir à la maille et au jersey.

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