A Paris, l’Homme navigue entre terre et mer

Alors que l’univers du ballet inspire Dries Van Noten, les fonds marins et leurs étranges habitants s’invitent sur les imprimés d’Issey Miyake Men.

De requin, il avait déjà été question chez Philipp Plein qui en avait même fait la guest star façon Mickey Mouse de son défilé au côté de laquelle on pouvait se faire prendre en photo à l’entrée.

Le grand blanc était aussi de la partie chez Walter Van Beirendonck s’affichant toutes dents dehors sur les imprimés violemment colorés montrés en fin de défilé.

Chez Issey Miyake Men, les  » tropical dandies  » au coeur de la collection faisaient aussi la part belle aux créatures des abysses. Fruit d’une collaboration avec l’ONG Bloom Association qui travaille à la protection des fonds marins, les reproductions digitalisées des étranges habitants des entrailles de la mer tendaient à montrer leur beauté malgré l’effroi qu’ils peuvent susciter parfois comme pour mieux insister aussi sur la nécessité de les conserver intacts à tout prix.

Si trois occurrences laissent pointer le bout d’une tendance, le show de Dries Van Noten en dévoile donc une autre pour la saison prochaine où il semble bien que les hommes se feront beau pour aller danser. Après Tomas Maier pour Bottega Venetta à Milan et Rick Owens plus tôt dans la journée, c’était donc au tour du créateur belge de s’inspirer du vestiaire mais aussi de l’attitude et de la posture des danseurs de ballet classique, le R majuscule en lettre gothique qui accompagnait l’invitation se voulant une référence à l’initiale de prénom de Rudolf Nureyev. Et si l’on peut d’une certaine manière encore parler de sportwear, il est bien davantage ici question de sensualité que de performance.

Avec aux pieds des mocassins souples façons chaussons de danse, l’homme Van Noten se laisse envelopper dans les matières fluides et soyeuses, abandonnant presque totalement les imprimés – tout au plus peut-on deviner la silhouette d’un danseur stylisé sur certaines pièces – au profit du monochrome. Autre hommage vibrant à la danse, la bande son était tirée de l’oeuvre composée par Thierry De Mey et Peter Peter Vermeersch pour accompagner Rosas Danst Rosas, l’une des créations les plus fortes de la chorégraphe Anne Teresa de Keersmaeker pour laquelle Dries Van Noten a déjà créé des costumes. Un tempo aussi envoûtant que répétitif pour une chorégraphie de la mode toute en sobriété.

Photos Frédérique Dumoulin

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