Belgian touch

Malgré un bilan financier en équilibre instable, la mode belge a encore de belles histoires à raconter. En français comme en flamand. Prenez Raf Simons, qui accède en avril dernier à un des postes les plus prestigieux de la planète fashion : la direction artistique de la couture, du prêt-à-porter et des accessoires féminins de Dior.

Quelques semaines après son entrée en fonction, on voit 54 silhouettes haute couture magnifier les codes de la maison – le motif pied-de-coq, le gris, le rouge, le cannage – par le biais d’un appel d’air contemporain. Le Limbourgeois allège la corseterie, joue avec les matières, apprivoise les volumes, lui qui démontrait son sens de l’épure dans chacune des collections dessinées jusqu’alors pour Jil Sander ou en son nom.

La presse adore – sur son blog, Suzy Menkes, journaliste à l’International Herald Tribune et oracle modeux depuis un quart de siècle, va jusqu’à évoquer « l’énergie et la modernité que Christian Dior avait insufflées à la mode peu après la Seconde Guerre mondiale ». Les autres créateurs, venus en rangs serrés, Marc Jacobs, Diane von Furstenberg ou Donatella Versace en tête, aussi. Voilà Raf adoubé.

Le 28 septembre prochain, autre exercice de style, c’est avec le prêt-à-porter qu’il défilera à Paris. Avant ce rendez-vous très attendu, il nous a accordé une interview exclusive, où il est question, entre autres, de « confrontation avec l’histoire », de « rêver à ce que pourrait être demain » et de « créer du beau ».

Tout aussi exclusive, la carte blanche que Cédric Charlier signe pour nous cette semaine. Né à Gerpinnes, formé à Bruxelles à La Cambre mode(s), il a présenté sa première collection en nom propre en février dernier à Paris, après avoir fait ses armes aux côtés de Jean Paul Knott, Alber Elbaz chez Lanvin puis à la direction artistique de Cacharel.

À travers ce portfolio, il nous livre son interprétation de la création, version noir-jaune-rouge, où se juxtaposent le « sens du voyage incarné » de Dries Van Noten, les « vêtements de femme faits pour les femmes » de Véronique Leroy, le « construit déconstruit » d’Ann Demeulemeester ou encore « le paradoxe » d’A.F. Vandevorst. Autant de talents, autant de belles histoires, la mode belge a l’avenir devant elle.

Delphine Kindermans

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