Cacharel renaît

Début novembre, j’étais à la présentation presse Cacharel. C’est bizarre les présentations presse: en gros, plein de marques et de bureaux de presse se mettent d’accord pour présenter le même jour les collections de la prochaine saison aux stylistes et aux journalistes. Les showrooms s’ouvrent, les tables regorgent de petits fours et chacun fait son marché pour les futures séries mode. D’habitude, je n’ai pas trop le temps d’y aller, mais parfois, lorsqu’une marque m’intrigue, je m’arrange pour m’éclipser du bureau. Le défilé Cacharel d’octobre m’avait séduite, j’avais envie de croire au renouveau de cette marque si longtemps magnifiée par Sarah Moon. J’ai décidé de venir la juger sur pièces.

Déjà, en bas de l’immeuble, rue Tronchet, je tombe sur Heejung, une adorable assistante styliste qui bosse pour la marque. Son allure relax et sa fantaisie me mettent de bonne humeur. Sur le palier, surprise! Cédric Charlier, le nouveau directeur artistique, a eu l’idée de tendrement « pollockiser » murs et portes d’entrée. L’effet est réussi: il permet d’aussitôt se remémorer les robes éclaboussées de peinture du défilé.

Robes que l’on retrouve à l’intérieur. Toutes différentes, toutes poétiques. Le reste de la collection est aussi doux que dans mon souvenir, décliné en transparences et tons poudrés, les deux grosses tendances de l’été prochain. Je m’enquiers des prix. Les robes les plus chères frôlent les 1000 euros. Beaucoup avoisinent plutôt les 300 euros. Certains trouveront ça cher, mais un tel positionnement me paraît honnête au regard de la créativité des produits. Cacharel souhaite se maintenir sur le créneau du luxe accessible. Dans un contexte de crise, bien des acheteurs vous diront que c’est ce qu’ils cherchent.

J’ai envie de tout porter: les chemises dont les impressions mouchetées rappellent le Liberty, les robes peintes à la main (à l’extrême droite, ci-dessus), un imper nude ultra fluide… Bon OK, les chaussures rappellent un peu trop celles de Margiela, mais elles ont le mérite de coller à l’esprit aérien de la collection.

Je quitte les lieux en ayant envie de rencontrer Cédric Charlier. Lorsqu’il était venu saluer le public à la fin du défilé, j’avais bien aimé la rigueur et la simplicité qu’il dégageait. J’ai maintenant la conviction que ce mec est en passe de ramener à la vie l’une des plus belles marques de prêt-à-porter français.

Géraldine Dormoy

Edit: voici les principaux points de vente Cacharel en France pour le printemps-été 2010: Montaigne Market: 57, Avenue Montaigne, 75008 Paris‎ – 01 42 56 58 58Printemps: 64, boulevard Haussmann, 75009 Paris‎ – 01 42 82 50 00Spree: 16, Rue La Vieuville, 75018 Paris‎ – 01 42 23 41 40French Trotters: 30, Rue Charonne, 75011 Paris‎ – 01 47 00 84 35‎Joy: 38, Rue Roi de Sicile, 75004 Paris‎ – 01 42 78 94 88Brand Bazar: 33, Rue Sèvres, 75006 Paris‎ – 01 45 44 40 02.

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