Coupé Net

Je l’avoue, lorsque je quitte la rédaction pour quelques jours, je prends un malin plaisir à activer mon « gestionnaire d’absence de bureau ».

Je l’avoue, lorsque je quitte la rédaction pour quelques jours, je prends un malin plaisir à activer mon « gestionnaire d’absence de bureau ». Le fait de pouvoir signifier aux dizaines d’interlocuteurs qui m’écrivent chaque jour et s’attendent à ce que je leur réponde dans la seconde qu’il va falloir « patienter » – un gros mot à l’heure de la 4G – parce que je n’aurai que rarement accès à mes mails et, par extension, à l’Internet dans son ensemble, m’apparaît comme le luxe ultime. Un bon moyen en tout cas de mesurer mon degré de dépendance à la Toile. Et de me demander, si, finalement, il ne serait pas judicieux de relever mon courrier électronique une fois par jour pendant 20 minutes et de rester offline le reste du temps. Oubliées, donc, les apparitions intempestives d’icônes à la droite de l’écran – cinq déjà depuis que j’ai commencé l’écriture de ce billet… – et avec elles le plaisir de se laisser détourner du droit chemin. C’est tellement plus facile à dire qu’à faire qu’il existe désormais des applications coercitives qui vous barrent l’accès au Net jusqu’à huit heures par jour. Pour la modique somme de 15 dollars, anti-social.cc promet de vous couper net de votre messagerie, de Twitter et autres Facebookeries. « Le seul moyen de contourner l’interdit, c’est de relancer votre ordinateur », peut-on lire sur le site du programme. Comme vous vous sentirez coupable de redémarrer la machine juste pour perdre votre temps sur le mur de vos potes, il serait peu probable que vous trichiez, assurent les concepteurs de cet outil libérateur. Mais que faire, me direz-vous, de ces précieuses minutes gagnées ? Courrez donc voir le dernier film de David Fincher. Ça parle de réseaux sociaux, il paraît.

Isabelle Willot

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