Créer une mode qui ne nuit pas à la planète, le credo radical de la génération montante

Alarmée par l’état de la planète, une nouvelle génération des stars montantes de la mode, qui s’illustrait à la Fashion Week de Paris, adopte une façon radicalement différente de créer pour limiter le gaspillage et la surconsommation.
La Française Marine Serre, 27 ans, a signé l’un des spectacles les plus impressionnants de cette édition parisienne, avec un défilé décrivant un univers apocalyptique où « les crises écologiques et les guerres climatiques détruisent les restes de la civilisation telle que nous la connaissons ». Encagoulées ou protégées par des masques à gaz, les mannequins ont évolué dans des grottes, portant des pièces en partie (15%) fabriquées avec des matériaux recyclés.
Le vêtement phare de sa précédente collection était la robe du soir confectionnée avec de vieilles couvertures. « L’apocalypse peut être positive pour stimuler la création: des coquilles ou du bois flotté, cela ne coûte rien », explique la styliste, lauréate du prix LVMH 2017, qui a vendu l’année dernière cinq fois plus de pièces par rapport à sa première collection. « C’est un défi énorme d’être durable (…) recycler de façon correcte et pour que cela ait l’air parfait dans les boutiques. »
La jeune marque berlinoise Ottolinger partage la même philosophie. Les stylistes retravaillent les vêtements existants et les surplus de stock pour créer des pièces futuristes et streetwear. « On ne peut plus justifier toute cette surproduction et la consommation effrénée », rapporte Cosima Gadient, l’une des fondatrices de la marque, dans les coulisses d’un défilé salué par la critique.
1.0AW19 @varshathapa @lucaadamik 💖
Photo @nad_1n3
Styling @ursinagysi
Casting @01jl @mathildecurel @mmaerzingerottolinger1000https://www.instagram.com/ottolinger100019131061661993718481476719974_1913106166Instagramhttps://www.instagram.comrich658
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« Beaucoup a déjà été fait dans la mode. Pour faire quelque chose de nouveau, nous découpons un vêtement et le réassemblons à notre manière », déclare sa partenaire Christa Bosch, en soulignant qu’on peut donner ainsi une seconde vie à un t-shirt ou une veste préférée. Certaines marques célèbres militent également contre la mode jetable.
La Britannique Stella McCartney a bâti son empire sur l’idée de la mode éthique et l’utilisation croissante de tissus recyclés. Sa compatriote Vivienne Westwood souhaite elle aller encore plus loin, en exhortant les gens à cesser d’acheter des vêtements fabriqués de manière conventionnelle.
Le couple suédois Emma Hedlund et Saif Bakir, à l’origine de la marque CMMN SWDN, qui était en lice pour le Prix international Woolmark de cette année, invite les consommateurs et les créateurs à trouver « la beauté et le charme » dans les vêtements usés et déchirés.
1.0CMMN SWDN x Woolmark Lookbook @thewoolmarkcompany #WoolmarkPrize
Photo: @pellecrepin
Casting: @buntercastingarchive
Model: @arthurjcomely @niiagency
#cmmnswdncmmn_swdnhttps://www.instagram.com/cmmn_swdn2343470911984327396131889317_234347091Instagramhttps://www.instagram.comrich658
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« Comme nous ne fabriquons plus avec nos mains, les vêtements ont perdu leur valeur et sont facilement remplacés », déclare Emma Hedlund à l’AFP. « Pourtant nous avons tous une veste préférée, un t-shirt ou un jean que nous souhaiterions porter à jamais. Nous devons ralentir un peu, réfléchir à ce que nous portons et prendre soin de nos vêtements. » Son conseil: « Portez-le, déchirez-le et réparez-le et repeignez-le à nouveau ».
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