Défilés Vuitton et Hermès, salut final à Paris

Les défilés, c’est sûr, c’est d’abord une histoire de vêtements, le privilège unique de pouvoir apercevoir, de mes yeux vus, les dernières créations des plus grands designers.

Mais ce que j’adore de plus en plus aussi, c’est découvrir la mise en scène, le décor. Il nous indique dans quel monde on va nous emmener, l’espace de quelques minutes. Prenez les shows de Louis Vuitton et Hermès. Pour le premier, on a eu droit à une scène marbrée miroitante, un rideau de perles or et noir, et trois tigres empaillés, posés sur des socles nappés de peaux de bête. Tout de suite, ça donne le ton. Plutôt animal, dans l’exagération et le mauvais goût assumé. Mais quand on s’appelle Louis Vuitton, et que ses chiffres de vente ne cessent de s’envoler, on peut tout se permettre. Les silhouettes défilent donc, pour autant de références au Shanghai des années 20. Robes à franges pailletées, or et lamé, association de couleurs chatoyantes, vestes chinoises, éventails géants, imprimés fleuris ou animaliers. Jamais littéral, que du second degré.

Chez Hermès, le fond du podium était occupé par quelques cavaliers, à cheval sur leur monture passablement agitée. Au plafond : de magnifiques lustres. Sur fond de musique espagnole, castagnettes et claquettes, les filles défilent, dans un bel hommage à l’histoire de la maison de luxe française. Looks de belles amazones, bottes cavalière, cravaches et chapeaux andalous, cuirs et daims taillés à la perfection, tailleurs nobles, du noir et blanc parsemés de quelques touches d’orange et rouge… Classe.

Enfin, le dernier détail que je ne manquerais pour rien au monde ? Le salut du créateur. Il dit tout, et plus encore. Pour Louis Vuitton, Marc Jacobs s’est avancé, sûr de lui. Chiquant de façon grossière et soutenue. Chemise en soie noire sur pantalon sombre. Et bottes à talonnettes. A nouveau, à la limite du too much… Quant à Jean Paul Gaultier, qui signait sa dernière collection pour Hermès, il a été fidèle à lui-même. Le Français a cavalé sur le podium, une rose à la bouche, la bedaine en avant. Ça vous serre le coeur, tant de spontanéité…

Catherine Pleeck

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