Des associations somment la Belgique de prendre des mesures pour contraindre les marques à respecter les droits humains fondamentaux

Usine textile à Dhaka, Bangladesh

A l’occasion des six ans de l’effondrement du Rana Plaza qui a fait 1.138 morts et plus de 2.000 blessés le 24 avril 2013 au Bangladesh, la plate-forme achACT et la Schone Kleren Campagne ont organisé mercredi à 12h00, place de la Monnaie à Bruxelles, une action symbolique pour exiger, au nom de leurs associations membres, que l’Etat belge légifère pour contraindre les enseignes d’habillement à respecter les droits fondamentaux dans leurs filières d’approvisionnement internationales.

Une cinquantaine de militants étaient mobilisés dans l’axe de la rue Neuve. Une dizaine de personnes ont pris part à un défilé réalisé avec des vêtements brûlés, comme ceux retrouvés dans les ruines du Rana Plaza. Les associations et syndicats représentés exigent une loi qui contraigne les marques du secteur de l’habillement à respecter les droits fondamentaux dans leurs chaînes d’approvisionnement.

Il n’est pas normal que des entreprises qui font attention au respect des droits fondamentaux dans leurs chaînes d’approvisionnement soient concurrencées par des sociétés qui ne font rien en la matière, ce qui leur permet de faire plus de profit.

« Des entreprises belges commencent à demander la même chose », remarque Jessica Blommaert, chargée d’expertise et de plaidoyer chez achACT. « En janvier dernier, une lettre, notamment signée par JBC et Bel&Bo, a été remise à Kris Peeters (le ministre fédéral de l’Emploi, de l’Économie et des Consommateurs, chargé du Commerce extérieur, NDLR) pour appeler l’Etat belge à définir des règles du jeu qui soient communes à toutes les entreprises. Il n’est pas normal que des entreprises qui font attention au respect des droits fondamentaux dans leurs chaînes d’approvisionnement soient concurrencées par des sociétés qui ne font rien en la matière, ce qui leur permet de faire plus de profit. »

Effondrement du Rana Plaza, le 24 avril 2013
Effondrement du Rana Plaza, le 24 avril 2013© Reuters

Il est question d’appliquer les principes directeurs des Nations Unies adoptés en 2011, notamment le devoir de vigilance qui demande d’identifier, de prévenir et de remédier aux risques causés par leurs activités commerciales. La loi française de 2017, relative à ce devoir de vigilance, a notamment été citée en exemple. Les associations déplorent, qu’en dépit de cette catastrophe, la grande majorité des marques préservent une certaine opacité autour de leurs différents sites de production. « Sans transparence, on ne sait pas aller vérifier dans quelles conditions les vêtements sont fabriqués: les droits des travailleurs, la sécurité du bâtiment… », souligne encore Jessica Blommaert.

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