Du design à revendre

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Parce que je couvre le sujet, on me demande régulièrement et assez naïvement d’ailleurs, si j’ai ce qu’on appelle « un intérieur design ».

Parce que je couvre le sujet, on me demande régulièrement et assez naïvement d’ailleurs, si j’ai ce qu’on appelle « un intérieur design ». Autrement dit, un loft de 250 m2 dans les tons beiges et blancs, aussi chaleureux qu’un showroom milanais. La réponse est non, tout simplement parce que je n’ai pas les moyens de m’offrir un canapé à 8 000 euros ni le coeur d’interdire à mes enfants de s’en approcher avant leur majorité (et encore…).

Il paraît pourtant que le design, c’est « un bon investissement ». Pour m’en assurer, je suis passée mardi écouter Jeremy Morrison, le directeur de la section « design contemporain du 20e siècle » chez Sotheby’s. L’expert donnait hier une conférence à Bruxelles, dans le cadre de Design September, sur l’évolution de ce marché incroyablement volatile où une chaise en métal cabossée se négocie à plusieurs centaines de milliers de dollars. On en retiendra que si l’on espère un jour revendre plus cher qu’on ne l’a acheté un meuble signé Kuramata, Arad, Newton ou Dixon, il faut qu’il appartienne à une série très limitée ou que l’on puisse, dans le cas d’une production industrielle, le dater avec précision et établir qu’il s’agit bien de l’un des tous premiers modèles sortis du l’usine. Aussi que le meilleur moyen de savoir aujourd’hui qui se vendra chez Sotheby’s demain, sans prendre trop de risques, c’est d’écumer les galeries de design comme Moss à New York ou Kreo à Paris. A condition, toujours, d’avoir le portefeuille très bien garni.

Toujours hors de prix pour vous ? Misez donc sur la créativité locale : les 25 et 26 septembre prochains, une trentaine de designers bruxellois vous ouvriront les portes de leurs ateliers. La plupart d’entre eux produisent et commercialisent eux-mêmes leurs créations avant qu’elles ne soient éventuellement repérées par un éditeur. Le genre de pièces que les experts qualifient de « early age » – autrement dit première période – et qui pourrait, un jour, qui sait, valoir un pont d’or.

Isabelle Willot

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