Ester Manas, celle qui voulait faire oublier aux femmes rondes les « obsessions ridicules » grâce au vêtement

« Les femmes rondes n’ont plus de mal à exister », déclare à l’AFP la créatrice belge Ester Manas, connue pour ses robes à taille unique allant à tout le monde et qui livrait sa version du « summer body », samedi à la Fashion week à Paris.

La collection sensuelle printemps-été 2023 dévoile la peau et les courbes: « C’est l’ADN de la maison, soyons clairs ». 

Baptisée « Sunset body » (« Corps au coucher du soleil »), c’est une réflexion sur le « summer body », la ligne la plus parfaite possible qu’on est censé avoir pour aller à la plage, à force de régimes et de sport. 

« La collection est partie du fait que beaucoup de femmes ont une obsession un peu ridicule, qui est le « summer body ». On c’est posé la question: +C’est quoi? Le corps dans lequel on va s’aimer le mieux+ », explique la créatrice dans les coulisses du défilé au Palais de Tokyo. 

Les robes « seconde peau » sont taille unique et extensibles, marque de fabrique du duo composé d’Ester Manas et Balthazar Delepierre, demi-finalistes du Prix LVMH en 2020 et vainqueurs du Prix Galeries Lafayette au Festival international de Hyères en 2018 pour leur collection « Big Again ».

La palette copie celle du coucher du soleil, vibrant avec le rose, l’orange, le violet ou la lavande. Les tenues sont ornées de volants et de froufrous, histoire de « faire des vagues » et surtout se faire remarquer et affirmer: « J’existe ».

collection Ester Manas

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Etant donné que les clientes, les filles dans la rue, ont envie de ça, la mode doit se plier

La mode à l’heure du body positiv

Outre les robes de soirée qu’on enfile après une journée à la plage avec des cheveux pleins de sable, la collection offre des maillots de bain très échancrés et des robes de mariée sexy.  

Venu des pays anglo-saxons, le mouvement « body positive », qui lutte contre les normes stéréotypées, gagne du terrain en France et s’infiltre sur les podiums –la mannequin star américaine ronde Ashley Graham a ainsi défilé mercredi pour Balmain en mini-robe–, sans toutefois faire la loi. 

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« Avec les réseaux sociaux, il y a une prise de pouvoir des femmes rondes là où elles étaient solitaires avant. Il y a une communauté immense qui est en train de se créer où elles peuvent discuter entre elles et s’affirmer », souligne Ester Manas. 

« Il y a quelque chose de très rassurant dedans. Etant donné que les clientes, les filles dans la rue, ont envie de ça, la mode doit se plier », ajoute-t-elle, même si son défilé fait figure d’exception qui confirme la règle. 

Balthazar Delepierre et Ester Manas
Balthazar Delepierre et Ester Manas, le duo derrière la marque Ester Manas © Belga Images

Les rondes « existent, mais pas forcément dans le luxe où il est un peu difficile d’avoir accès à de belles choses quand on est « grande taille ». C’est ce qu’on essaie de changer ». 

La styliste est pour la « démocratisation totale » de la mode, qu’elle juge trop « élitiste ». « Les femmes minces achètent aussi chez nous, le but est qu’on soit toutes à la même table », conclut-elle. 

« C’est un immense défilé et je suis heureuse d’en faire partie », confie à l’AFP la mannequin britannique Alva Claire. « Regardez ce casting, c’est l’avenir de la mode »

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