Fashion Week Homme à Paris : J2
Neuf modèles à hybrider selon les occasions et les envies : architecte de formation, le couturier Gustavo Lins propose le « strict nécessaire » du vestiaire masculin au cours d’un défilé concentré comme les meilleurs cafés. « Vivre avec peu, mais penser large », tel est le mantra de la saison chez cet apôtre de la sensualité et de la rigueur.
Une partie de la belgian connexion à Paris : Sonja Noël et Hendrik Opdebeek de la célèbre boutique Stijl entourent le créateur liégeois Jean Paul Lespagnard venu assister au défilé de l’Anversois Walter Van Beirendonck et surtout venu « booker » un showroom pour la présentation de sa deuxième collection, à Paris, en octobre, à l’occasion de la Fashion Week Femme.
Walter Van Beirendonck, à qui le Musée de la Mode d’Anvers consacrera une grande rétrospective de septembre à février prochain, reste plus que jamais l’outsider de la mode anversoise avec ses collections poétiques et colorées.
Un sac à dos pour rêveurs solitaires.
Ou un chapeau pour passer incognito au pays des buis .
Michael Stipe, déjà vu chez Adam Kimmel la veille, est venu applaudir le grand barbu.
Bent Van Looy, le sympathique chanteur de Das Pop à quelques instants du défilé de son compatriote Kris Van Assche.
Toujours chez Kris Van Assche, mais dans un autre genre, Usher, que l’on verra plus tard chez Givenchy, se dispute avec Kanye West le titre de fashionisto en chef.
Boots, petits chapeaux et lunettes noires : le défilé est très rock, légèrement mauvais garçon, avec une silhouette globalement plus droite que d’habitude.
En backstage, Kris Van Assche nous explique qu’il a imaginé cette garde-robe en rentrant d’un voyage « solaire » à Los Angeles, avec en tête, l’image d’une jeunesse énergiquement insouciante, comme l’on peut l’être quand on vit sur les plages de Santa Monica. Un fantasme adapté à la réalité du bitume : « Mon vestiaire s’adresse aux jeunes hommes qui laissent leur adolescence derrière eux sans perdre leurs rêves ».
Chez Paul & Joe, on remonte dans le temps en Vespa. C’est les années 50, Capri n’est pas encore fini, on enfile son smoking corail et on va boire des cocktails à bulles sans peur du surlendemain. Jolie collection de classiques à l’audace chromatique sucrée comme un citron d’Amalfi.
They didn’t killed Kanye .
Tiens, Amanda Lear.
Ces sandales en plastique brillant vont faire un malheur chez les geeks de la mode. L’équivalent de la Prada compensée de l’hiver dernier.
Pour le reste, Riccardo Tisci, beaucoup moins sombre qu’à l’accoutumée, nous emmène au son de Snap (si, Snap) en excursion dans un Paradis à la Jérôme Bosch à la faveur d’un show majoritairement vert et dominé par des imprimés Hibiscus ressemblant au final à de drôles de bêtes, carrément inquiétantes, comme me le faisait remarquer Guillaume Crouzet, mon confrère de l’Express.
Stephan Schneider , un de nos chouchous, s’est penché cette saison sur la dualité espace intime-espace privé. Pour la blague, il nous propose tee-shirt à imprimés geraniums de balcon. : « C’est ce que mes voisins montrent d’eux », sourit l’Anversois d’adoption.
Plus sérieusement, sa collection revisite les classiques avec raffinement, inverse les règles du jeu comme dans cette veste en jersey doublée de nylon. On craque pour ce modèle veste de collège US allongée et allégée que porte le styliste en personne pour la photo.
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