Consécration de Riccardo Tisci chez Givenchy (en images)

Isabelle Willot

Lors de ses shows précédents, Riccardo Tisci était plutôt du genre à tenir l’audience à distance, n’hésitant pas l’hiver dernier à faire défiler ses modèles derrière un grillage. C’est donc peu de dire que l’agencement du lieu créait déjà la rupture : une longue traînée de paillettes rouges traçait le chemin au milieu d’un fatras de meubles et d’objets étranges – que venait faire E.T. dans cette pagaille ? – mais aussi de vieilles chaises toutes dépareillées sur lesquelles s’asseyaient les invités à deux pas du catwalk.Un décor de cité fantôme accentué encore par la musique lancinante jusqu’à l’angoisse qui meublait l’attente avant le début d’un show où l’émotion n’a cessé de monter crescendo. De l’aveu de Riccardo Tisci lui-même, il s’agissait bel et bien de sa collection masculine la plus personnelle, inspirée une fois encore par son obsession pour le catholicisme de son enfance – et à n’en pas douter, le Diable qui fait partie de sa mythologie – mais aussi ses nombreuses plongées dans d’autres cultures qu’elles soient lointaines ou urbaines. En commençant par une succession de silhouettes strictes vêtues de costumes sombres coupés à la perfection, il a presque réussi à nous faire craindre d’être sagement rentré dans le rang d’une mode rimant avec sagesse et sécurité commerciale. L’illusion n’a pas duré longtemps – même si ce tailoring est aussi la marque de fabrique incontestable de la maison Givenchy et ce que l’on attend d’elle -, l’apparition des premiers maquillages tribaux et des lèvres fardées de paillettes rouges sang identiques à celles qui recouvraient le sol commençant déjà à semer le trouble. On a retrouvé bien sûr quelques tee-shirts et sweats qui sont aussi la signature Tisci mais l’homme s’est surtout complètement lâché en osant décliner en version glitter un imprimé flamboyant emprunté aux Indiens d’Amérique sur l’ensemble des derniers looks de la collection. Omniprésente aussi, la petite touche de rouge s’impose comme l’une des tendances incontournables de la saison, déjà présente chez Dries Van Noten la veille mais aussi Kris Van Assche quelques heures plus tôt.

Isabelle Willot

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