Fashion week Paris jour 7: La mode dans le détail

Sacai SS17 © imaxtree

Elle ignorait qu’elle défilerait un jour à Paris quand, en 1999, sur un coup de tête, elle a acheté quelques pelotes de laine et tricoté six pulls qui ont plu. Depuis, Chitose Abe est devenue la cheffe de file d’une avant-garde japonaise qui remue la planète mode. Formée chez Rei Kawakubo (Comme des Garçons) et Junya Watanabe, elle ne cesse d’être originale et va jusqu’au bout de ses mélanges de matières, de ses détournements et de sa persistance à utiliser le bleu marine, sa nuance préférée, celle qui sert le mieux les heureux mixages de couleurs. Rajoutez à cet univers luxuriant quelques accessoires pensés, dont des sacs bien balancés et des chaussures signées Pierre Hardy, les deux nouveautés de la saison, et vous aurez une griffe détonante, difficilement imitable, hautement contemporaine et vraiment désirable.

Lui aussi ignorait qu’il ferait un jour défiler ses imprimés quand il mit au point un procédé d’impression révolutionnaire qui permet d’imprimer les tissages anglais Fully Fashioned alors en vogue mais réputés  » inimprimables « . En 1968, Daniel Tribouillard présentait sa première collection de robes en jersey de soie imprimées ultra léger –  » la robe Leonard, 150 grammes de bonheur « . Depuis, les créatrices se sont succédées au studio, la dernière en date, après Yiqing Yin et Véronique Leroy, s’appelle Christine Phung, a été scolarisée à Duperré et à l’IFM puis fait ses armes pendant 15 ans chez See by Chloé, Baby Dior, Vanessa Bruno ou Christophe Lemaire avant de lancer sa propre marque en 2011 et de remporter le prix de l’Andam 2013 dans la catégorie  » Premières collections « . A peine arrivée dans la maison, elle s’attaque aux fleurs avec fraîcheur, louchant élégamment vers le sportswear et prônant l’irisé léger. Elle n’oublie pas de dessiner quelques sacs qui s’assortissent parfaitement à l’efflorescence leonardienne.

Elle ignorait qu’elle succéderait à Christophe Lemaire, Jean-Paul Gaultier, Martin Margiela et que la tâche serait lourde. Depuis juillet 2014, Nadège Vanhee-Cybulski occupe le poste de directrice artistique des collections Femme chez Hermès et semble préférer la discrétion. Elle qui fit son cursus à l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers, promotion 2003, se concentre sur ce qu’elle a à faire, soit des collections qui font honneur à la maison qui l’emploie. Pas facile de réinventer le Kelly, ni même le Birkin. Alors elle travaille, choisissant la voie d’une féminité stricte, d’un minimalisme accentué qu’elle accessoirise au compte-goutte. Et parfois, elle se permet une petite folie, un rose qui pète, des mini sacs portés en colliers, une valisette carrée ou une cascade de franges qui décoiffent ainsi le meilleur ami de la femme.

A.-F.M.

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