Paris: les filles à la fête chez AMI
Alexandre Mattiussi, fondateur de la marque française AMI, a toujours aimé jouer avec les filles, gamin il rêvait même d’être danseur étoile. Ce n’est pas un hasard si l’arrivée des silhouettes féminines à la fin de son défilé coïncidait avec la diffusion en bande son de la chanson Kid d’Eddy De Platto, jolie dénonciation de cette « virilité abusive » responsable de bien des maux de notre temps. La maison pourtant ne faisait que de l’homme et son créateur ne semblait pas pressé de changer de business modèle. Certes, on avait déjà aperçu des femmes sur le catwalk les saisons passées, il s’agissait plutôt jusqu’ici des « amies d’AMI », ces premières ambassadrices de la marque parmi lesquelles figurent en bonne place Caroline de Maigret ou Héloïse Letissier, la chanteuse de Christine and the Queens. Elles devaient toutefois se contenter de puiser dans les collections masculines, ce qui n’est pas à la portée de toutes les morphologies. Les autres ont dû faire le forcing… et ont fini par obtenir gain de cause.
Rien ne distingue d’ailleurs formellement les modèles des deux sexes, à peine devine-t-on le travail de tailoring qui témoigne d’une maîtrise de l’oversize au féminin. Pour dévoiler tout cela, l’homme au bonnet rouge avait recréé en guise de podium un échantillon des toits de Paris, sa terre d’adoption et de coeur, qui reste sa principale source d’inspiration. En ouverture du show, il et elle sont habillés juste pareils, peut-être sont-ils amoureux ou juste BFF, peu importe, il lui tend la main pour l’aider à grimper à sa suite sur les étendues de zinc et d’ardoise. Pour la suite, on retrouve ici sans surprise – mais c’est aussi ce que l’on attend – l’essence même de cet « effortless chic » des Parisien(ne)s qui fait que le reste du monde les admire et les déteste aussi un peu pour cela. Une mode « all gender » qui fait sienne les codes d’une ville qui n’a pas fini de dicter sa loi dès qu’il est question de style.
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