Toutes en tutu chez Dior
Au premier jour de la Fashion Week parisienne, Dior entre dans la danse.
Depuis Martine Petit rat de l’opéra, on en a toutes rêvé – un tutu, des chaussons roses, un chignon bien serré, des bras blancs qui font comme une couronne au-dessus de la tête, un port altier, trois entrechats, l’accent russe de Mademoiselle, une envolée, un lac des cygnes. Et puisque nous en avons tant rêvé, la maison Dior nous fait le plaisir de nous exaucer. Sous le ciel bleu de Paris, au bord de l’hippodrome du bois de Boulogne, elle s’est installée le temps d’un défilé printemps-été dans un espace qui affiche son parti-pris. Sur les murs extérieurs, des phrases signées Isadora Duncan ( » Dance is the movement of the universe concentrated in an individual « ), Sharon Eyal ( » The story comes from inside the body « ) ou Pina Bausch ( » Dance, dance, otherwise we are lost « ). Dedans, le noir troué de lumières, des danseurs, des danseuses, de la danse, le tout chorégraphié par l’israélienne Sharon Eyal épaulée par Gai Behar, sur la musique d’Ori Lichtik, leur comparse de toujours. Et puis viennent les mannequins, qui soudain paraissent gauches, par contraste, et que Maria Grazia Chiuri, directrice artistique des collections femme de Dior, a vêtues de tutu, de chaussons à noeud, d’académique et de résille, une première salve à peine teintée, le Nude est à l’honneur, où l’on reconnaît sans coup férir le parfait attirail du petit rat d’opéra. La créatrice a toujours déroulé le fil de son inspiration jusqu’au bout. » L’expérience de la danse, sa vérité la plus intime, le fait qu’elle soit un moyen d’expression universel et la radicalité des gestes de la danse contemporaine ont stimulé mon imagination « , confesse-t-elle. Il est donc question de Loïe Fuller et de » ses expériences cinématiques baignées de couleurs « . Il est question de légèreté, de transparence, de corps en mouvement, de souplesse. Il est aussi question de jeans et de saddle bag, de vestes à peine Bar. Il est question d’acte libérateur et de ballet dionysiaque. Il est question de Monsieur Dior qui aimait tant la danse qu’il collabora avec Roland Petit et de Margot Fonteyn, danseuses et cliente de la Maison. N’en jetez plus. » I’m not interested in how people mode, I’m interested in what makes them move « , disait Pina Bausch. Dansez, dansez, sinon nous sommes vraiment perdus.
A.-F.M.
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