Hannah Jinkins remporte le H&M Design Award 2016

Hannah Jenkins © H&M
Katrin Swartenbroux Journaliste

La Britannique de 24 ans Hannah Jinkins vient de remporter le H&M Design Award 2016, avec à la clé un prix de 50 000 euros et l’opportunité de développer une collection capsule en collaboration avec H&M. Entretien.

Hannah, félicitations! Vous allez développer une collection avec H&M. Quels compromis espérez-vous ne pas devoir faire ? Quels aspects de l’esthétique Hannah Jinkins souhaitez-vous conserver ?

Hannah Jinkins: Pour moi, il est très important de préserver ce côté un peu cru. Je pense que c’est inhérent à mon travail et H&M est sûrement au courant. Indépendamment de ça, je suis très nerveuse – d’une bonne façon ! – de travailler avec H&M. c’est une association que je ne pouvais m’imaginer il y a à peine un quart d’heure.

Oui, vous aviez l’air sincèrement surpris.

« Yeah » (rires) « Je me suis simplement retournée pour embrasser mes amis et tout à coup j’étais entourée de journalistes. Là j’ai pensé ‘À l’aide, je ne peux pas parler maintenant !' »

Du coup, vous n’avez pas encore réfléchi à ce que vous ferez de cet argent?

« Si, j’en ai un peu rêvé. Évidemment, je vais surtout investir cette somme dans mon propre label, mais j’ai également l’intention de me rendre au Japon. Il y a là-bas une usine de jeans qui m’a fort sponsorisée pour cette collection, et j’aimerai donc rencontrer ces gens qui croient en moi à ce point, mais aussi en savoir plus sur le denim brut… En plus, ce pays m’inspire vraiment. J’avais beaucoup plus de références japonaises dans ma collection qu’uniquement le denim.

Lesquelles par exemple?

« Le kintsugi, l’art de réparer les poteries brisées à l’aide de feuilles d’or ajoutées dans les interstices ou en à l’aide d’agrafes en cuivre, est un de mes concepts japonais préférés. Ainsi, l’objet devient plus beau après avoir été brisé que lorsqu’il était neuf et intact. Les Japonais sont souvent de cet avis, y compris pour les kimonos qui s’embellissent au fil des ans et des générations qui les portent. »

« Je vois ces caractéristiques dans le denim aussi, dans la façon dont il montre l’identité de celui qui le porte. Une veste en jeans qui a vécu est beaucoup plus esthétique qu’une nouvelle. J’ai essayé d’intégrer tous ces éléments dans ma collection, pas uniquement pour la coupe, mais aussi à l’aide d’agrafes de couleur rouille qui réparent le matériau tout en l’embellissant. »

Vous avez étudié au Royal College of Art où les masters sont encouragés à se tourner également vers leurs congénères dans d’autres disciplines, telles que l’architecture ou l’art visuel. Cette formation vous a-t-elle permis de réfléchir de façon plus conceptuelle à la mode que quelqu’un qui vient de Central Saint Martins par exemple ?

« On nous a certainement dit aussi que le mode est vraiment un métier, un job pour lequel il ne faut pas uniquement du talent et du métier, mais nous ne sommes pas entrés dans les détails du lancement d’un business. »

Cela ne vous manque pas, en tant que jeune créatrice qui doit trouver sa voie dans l’industrie ?

« Pas vraiment. Je pense que les étudiants ont davantage intérêt à découvrir leurs capacités et à tracer leur route créative. Je pense aussi que c’est ce que tous les étudiants en arts préfèrent. Heureusement, ici à Londres, il y a beaucoup d’institutions et d’organisations prêtes à aider les jeunes avec ce genre de d’initiatives. »

« Je comprends qu’il est extrêmement difficile pour les créateurs débutants de trouver un équilibre entre le côté créatif et plus commercial ou même administratif, mais je ne pense pas que ceux qui ont eu plus d’économie ou de comptabilité à l’école sont mieux armés pour la vie difficile de l’industrie. Il me semble qu’il s’agit plus de travailler dur et des gens que vous connaissez. »

Après aujourd’hui, Hannah, le monde entier connaît votre nom.

« Si, j’en ai un peu rêvé. Évidemment, je vais surtout investir cette somme dans mon propre label, mais j’ai également l’intention de me rendre au Japon. Il y a là-bas une usine de jeans qui m’a fort sponsorisée pur cette collection, et j’aimerai donc rencontrer ces gens qui croient en moi à ce point, mais aussi en savoir plus sur le denim brut… En plus, ce pays m’inspire vraiment. J’avais beaucoup plus de références japonaises dans ma collection qu’uniquement le denim.

Lesquelles par exemple?

« Le kintsugi, l’art de réparer les poteries brisées à l’aide de feuilles d’or ajoutées dans les interstices ou en à l’aide d’agrafes en cuivre, est un de mes concepts japonais préférés. Ainsi, l’objet devient plus beau après avoir été brisé que lorsqu’il était neuf et intact. Les Japonais sont souvent de cet avis, y compris pour les kimonos qui s’embellissent au fil des ans et avec les générations qui les portent. »

« Je vois ces caractéristiques dans le denim aussi, dans la façon dont le denim montre l’identité de celui qui le porte. Une veste en jeans qui a vécu est beaucoup plus esthétique qu’une nouvelle. J’ai essayé d’intégrer tous ces éléments dans ma collection, pas uniquement pour la coupe, mais aussi à l’aide d’agrafes de couleur rouille qui réparent le matériau tout en l’embellissant. »

Vous avez étudié au Royal College of Art où les masters sont encouragés à se tourner également vers leurs congénères dans d’autres disciplines, telles que l’architecture ou l’art visuel. Cette formation vous a-t-elle permis de réfléchir de façon plus conceptuelle à la mode que quelqu’un qui vient de Central Saint Martins par exemple ?

« On nous a certainement dit aussi que le mode est vraiment un métier, un job pour lequel il ne faut pas uniquement du talent et du métier, mais nous ne sommes pas entrés dans les détails du lancement d’un business. »

Cela ne vous manque pas, en tant que jeune créatrice qui doit trouver sa voie dans l’industrie ?

« Pas vraiment. Je pense que les étudiants ont davantage intérêt à découvrir leurs capacités et à tracer leur route créative. Je pense aussi que c’est ce que tous les étudiants en arts préfèrent. Heureusement, ici à Londres, il y a beaucoup d’institutions et d’organisations prêtes à aider les jeunes avec ce genre de choses. »

« Je comprends qu’il est extrêmement difficile pour les créateurs débutants de trouver un équilibre entre le côté créatif et plus commercial ou même administratif, mais je ne pense pas que ceux qui ont eu plus d’économie ou de comptabilité à l’école sont mieux armés pour la vie dure dans l’industrie. Il s’agit plus de travailler dur et des gens que vous connaissez, je pense. »

Après aujourd’hui, Hannah, le monde entier connaît votre nom.

(KS)

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