Home sweet home made

Qu’obtient-on en mariant un cintre en fil de fer et un vieil annuaire téléphonique ?

Qu’obtient-on en mariant un cintre en fil de fer et un vieil annuaire téléphonique ? La réponse à cette question existentielle – un bouquet de fleurs en papier ressemblant furieusement à celles que les gamins s’échangent contre des coquillages à la Côte Belge – figure en page 38 du livre de Pip Lincolne (*), bloggeuse de son état et auteure d’un de ces ouvrages de travaux pratiques au look résolument vintage qui pullulent aujourd’hui dans les librairies. On y apprend aussi à fabriquer des broches en feutrine, des dessous-de-verre « revisités » (sic) et même des médailles – en cuir s’il vous plait – du mérite créatif. Car du mérite, il en faut une sacrée dose pour prendre le temps de réaliser ces gadgets a priori totalement dispensables. Comptez « plusieurs heures, selon l’habilité » pour crocheter Maurice, le panda sympa ou assembler au petit point Marguerite la vache. Sans oublier les minutes passées à chiner les tissus, à acheter les fournitures – prévoir de débourser une bonne centaine d’euros pour la machine quand même… – et, accessoirement à apprendre à coudre. Ce truc que plus personne ne vous enseigne à l’école. Ce pré-requis nié par ces carnets qui vous font croire que vous y arriverez d’un coup d’aiguille. Depuis que l’art du bricolage est devenu le hobby obligé de ce début de siècle en mal de crise, au diktat du « home sweet home made », n’ayons pas honte, si on n’aime pas ça – après tout on a le droit – de répondre « c’est moi qui l’ai acheté ». Chez un pro de talent dont c’est le métier de faire de beaux objets. Néo-réac peut-être. Mais assumé.

Isabelle Willot

(*) Des idées cousues main, par Pip Lincolne, Hachette Pratique, 143 pages.

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