La K-fashion, la mode coréenne, rêve du même succès que la K-pop

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Aurélie Wehrlin Journaliste

Après la déferlante K-pop, la K-fashion rêve à son tour de séduire le monde: cinq créateurs de mode coréens ont présenté leurs collections à Paris pendant la Fashion week, soutenus par le gouvernement de Séoul qui veut développer ce secteur à l’export.

A la différence des créateurs japonais, très présents depuis des années sur la scène internationale, seuls quelques Coréens se sont imposés dans la mode hors de leurs frontières.

Mais Séoul, avec ses pop stars ultra-populaires et lookées, est devenue ces dernières années une vitrine de la mode en Asie. Les consommateurs chinois viennent y chercher les dernières tendances, de grands noms du luxe comme Chanel et Dior s’y bousculent, tandis que les cosmétiques coréens connaissent un engouement mondial.

Soucieux de capitaliser sur ce succès pour exporter sa mode, le gouvernement coréen a lancé en 2012 l’initiative « K-Fashion Project », afin d’aider financièrement ses talents nationaux à se faire connaître à l’étranger.

« Les Coréens sont obsédés par la mode. Les jeunes designers, qui ont grandi dans cet environnement, ont une grande créativité en matière de streetwear, qu’ils savent rendre amusant », souligne Ju Tae-Jin, de l’Institut de recherche coréen pour l’industrie de la mode.

Ces créateurs férus de nouvelles technologies, « sont aussi très doués pour les réseaux sociaux », ajoute la responsable.

Après des éditions à New York, Pékin et Shanghai, l’opération séduction s’est tenue samedi soir à Paris pour tenter de convaincre journalistes et acheteurs, et mettre en valeur le « made in Korea »: tout, y compris les tissus, est fait au « pays du matin calme ».

Dans les sous-sols du palais Brongniart à Paris, c’est toutefois l’effervescence qui règne avant le défilé. « Je me demande ce que les gens ici vont penser de la collection », s’interroge Kathleen Kye, créatrice diplômée de la célèbre école de mode londonienne Central Saint Martins, qui a lancé sa griffe, Kye, en 2011.

– le traditionnel hanbok modernisé –

La jeune femme aux yeux charbonneux est l’un des noms connus de la Seoul Fashion week, qui commence dans moins de trois semaines. Ses vêtements ont séduit la star de la K-pop G-Dragon, icône du style en Asie.

Elle fait partie des cinq créateurs de mode coréens, sélectionnés parmi une centaine pour participer au défilé parisien. Les designers ont aussi pu exposer leurs créations cet été dans le magasin Colette, temple parisien des fashionistas.

Sa collection, au style streetwear et coloré, est inspirée par les superstitions et les tentatives de prédire l’avenir: des étoiles la parsèment, formées par des coutures ou des broderies de perles argentées. Les prix tournent autour de 80 euros pour un haut, 400 pour une veste.

Sa compatriote Eunae Cho a baptisé sa marque Tibaeg (comme sachet de thé en anglais). Les feuilles de thé s’impriment sur ses créations, où la couleur verte règne en maître.

Dans sa collection d’une grande légèreté, qui mêle des organzas de fibres synthétiques et des broderies fleuries, la jeune femme reprend des techniques de couture du hanbok, vêtement traditionnel coréen, qu’elle revisite avec des éléments plus fantaisistes et contemporains comme les paillettes.

La créatrice de 36 ans, qui a étudié à l’université Yonsei à Séoul, a elle aussi créé sa griffe en 2011. Ses vêtements sont distribués au Koweït, en Suisse, à Hong Kong, Singapour, Los Angeles et au Canada.

Béret sur la tête, bras tatoués et lunettes de soleil sur le nez, Bumsuk Choi, le créateur de General Idea, a un parcours plus atypique.

Ce designer de 40 ans, qui a déjà défilé de nombreuses fois à New York « avec ses propres moyens », a appris à coudre à l’usine, où il a dû aller travailler jeune pour gagner sa vie.

Fantaisie et couleur imprègnent également son vestiaire, qui mêle les références aux hippies des années 60-70, avec les codes de la génération actuelle, connectée, qu’il appelle les « phono sapiens ».

La K-fashion, la mode coréenne, rêve du même succès que la K-pop
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