La mini-interview de Dominique Nebbout Chekly, directrice de MDN (ex-Mer du Nord)

Dominique Nebbout Chekly. © Benjamin Boujenah
Catherine Pleeck

Française passée entre autres par Maje et Tara Jarmon, la directrice de la griffe de mode MDN entend réveiller ce label, anciennement appelé Mer du Nord et racheté en 2015, après sa faillite. Place à une allure décontractée et élégante, alternant masculin et féminin.

Vous avez travaillé pendant plus de vingt ans à la stratégie de marques de mode comme Maje, Tara Jarmon ou Bérénice. Pourquoi avoir accepté de rejoindre l’aventure MDN ?

C’était un nouveau challenge ! J’étais en recherche de cette belle endormie qu’il fallait juste réveiller. Si je me suis intéressée à cette maison, c’est parce qu’il y avait quelque chose à garder. Sinon, on se serait contentés de rédiger une histoire nouvelle. Il y avait un héritage à dépoussiérer et moderniser, une envie de revenir aux fondamentaux des débuts, quand Mer du Nord imaginait des collections assez intemporelles, avec des matières nobles.

Il est question ici d’évolution et de changements…

On a apporté quelque chose de plus moderne, que ce soit en modifiant le nom, avec le monogramme MDN, mais aussi en retravaillant l’identité et les bases des collections. On part désormais sur un vestiaire néo-androgyne. La partie tailoring est très importante, on façonne les matières masculines, mais sur des modèles féminins. Il est question de subtilité. Ce n’est pas sexy, mais cela a un côté glamour.

La mini-interview de Dominique Nebbout Chekly, directrice de MDN (ex-Mer du Nord)
© gregory derkenne

La cliente historique est-elle bousculée ?

Il est évident que celle qui venait chez Mer du Nord pour n’acheter que des motifs poisson et du logo risque de ne plus s’y retrouver. Certaines sont encore dans l’expectative. Elles ont besoin d’être rassurées dans la longueur, car il est vrai que c’est un label qui a été un peu abîmé par le passé. Mais nous avons aussi bon nombre d’anciennes adeptes de la griffe qui adhèrent à notre nouveau concept. Elles sont ravies de retrouver cette maison qui leur est chère.

Quels sont les temps forts de votre collection estivale ?

Je n’avais pas envie de travailler cette saison au premier degré, en me disant que parce que c’est l’été, il faut des manches courtes et des teintes claires. Et ce d’autant plus qu’avec les changements climatiques, la saisonnalité n’existe plus. Cette collection est donc une continuité de l’hiver, avec beaucoup de tailoring. J’aime cette robe bustier fabriquée dans un tissu d’homme et boutonnée sur l’avant, mais également cette chemise oversized en twill de soie, déclinée dans un bleu orage ou un rouge morgon. Des pièces fortes, disponibles en édition limitée, car elles se doivent d’être un peu exclusives.

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