Fanny Bouvry

La mode subtile de Thebe Magugu

Fanny Bouvry Journaliste

En marge des défilés-événements qui rivalisent de grandiloquence, il est d’autres manifestations plus subtiles, qui marquent aussi les Fashion Weeks, et le secteur de la création plus largement. Et durablement. La présentation du Sud-Africain Thebe Magugu, organisée fin février à Paris, pourrait être de celles-là.

En investissant le Palais de Tokyo, le lauréat du prix LVMH 2019 – une récompense qui assure le parrainage du géant du luxe et une bourse de 300 000 euros -, a en effet levé le voile sur le savoir-faire de tout un continent.

Rassemblés au centre de la pièce, garnie de portraits signés par une de ses compatriotes, Kristin-Lee Moolman, des mannequins articulés, portant des masques traditionnels, racontaient par leurs looks la courte existence de ce jeune gars qui a la couture dans le sang. Sur une parka, le motif de la nappe de sa grand-mère rappelait l’importance qu’eurent les femmes de sa vie dans son cheminement. Un pantalon évoquait lui, par son graphisme tiré d’une photo du toit en tôle de la maison de sa tante, sa ville natale de Kimberley, son attachement à ses racines.

Une installation hautement expressive pour dire au monde que l’histoire contemporaine du vêtement passe aussi par là-bas. Qu’à l’autre bout du globe, il y a du talent à revendre et des idées que l’on se doit d’écouter. A commencer par celle qu’a eue cet Africain de 26 ans dont on devrait continuer à parler dans le sérail : celle de garder les pieds sur terre, sans pour autant renoncer à ses rêves. Valable en mode, comme partout.

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