La nouvelle collection Septem nous embarque au Japon (et c’est un carton)

Intitulée Oishii, ce qui signifie délicieux, la nouvelle collection de Septem est inspirée par le Japon
Isabelle Willot

Il y a 5 ans,  Jessica Troisfontaine – ex-avocate d’affaires belge installée à Paris – lançait Septem, une marque spécialisée dans les combinaisons. L’offre s’est élargie depuis pour offrir aux femmes de toutes les morphologies un vestiaire complet. Sa nouvelle collection inspirée du Japon cartonne. Retour sur une succes story.

C’est à l’occasion d’un voyage au Japon que Jessica Troisfontaine, la créatrice de Septem, a glané l’inspiration de sa nouvelle collection. A peine mises en ligne, plusieurs pièces étaient déjà sold out dans de nombreuses tailles. Preuve s’il en est que les « Septem Girls » – parmi lesquelles figurent la journaliste Léa Salamé, la philosophe Marie Robert ou encore la pâtissière Nina Métayer -, restent fidèles à la marque lancée en 2018 par une jeune avocate belge en pleine reconversion.

Le gilet Osaka, porté par Jessica Troisfontaine, est déjà presque sold out

Un coup d’oeil au lookbook, shooté dans une magnifique maison aux accents tokyoïtes perdue dans le Perche, suffit pour voir à quel point Septem a su gagner en légitimité depuis le premier semainier de combinaisons. Ces sept pièces – l’une d’elles d’ailleurs est toujours au catalogue – portaient alors chacune le nom d’un jour de la semaine. Elles se voulaient d’emblée complices des femmes désireuses de trouver des vêtements bienveillants qui aient du style et donnent confiance en soi.

Un vestiaire complet pour prendre le pouvoir

Cinq ans plus tard, l’offre s’est élargie jusqu’à proposer un vestiaire complet incluant de la maille, des jupes, des robes, des pantalons. Et pas seulement dans les petites tailles afin de toucher des femmes de toutes les morphologies. La dernière collection, dont la première partie a été mis en ligne il y a quelques jours, ne fait pas exception. On y retrouve tous les codes de la marque qui source désormais ses tissus dans les stocks de grandes maisons de couture françaises et produit toutes ses pièces à Paris et au Portugal.

Un imprimé hommage à l’artiste Yoyoi Kusama


« Ce que j’ai essayé d’infuser dans cette collection que j’ai baptisée « Oishii » ce qui signifie délicieux en japonais, c’est bien sûr le mariage de tradition et d’avant-garde, de raffinement et de technicité, détaille Jessica Troisfontaine. Mais c’est aussi et surtout l’obsession des belles matières, la justesse des coupes, l’innovations dans les proportions, l’attention aux détails et la fantaisie des associations. » Pour la première fois aussi, Septem proposera même des mocassins, fruits d’une collaboration avec la marque Rivecour. « Dès la première saison, je tenais à mettre en place des collaborations, avec d’autres maisons mais aussi avec des artistes », rappelle-t-elle en évoquant avec nous les débuts de l’aventure.

On peut dire aujourd’hui que Septem a vraiment trouvé son public. Quel regard portez-vous sur ces cinq premières années ?

A l’origine, Septem c’était 7 combinaisons par collection, une par jour de la semaine. Avec en sous-titre, dès le début, l’idée d’aider les femmes à prendre le pouvoir, par les vêtements d’abord et par l’inspiration. Et ça n’a pas changé. En m’attaquant aux combinaisons, j’ai choisi l’une des pièces les plus difficiles à produire. Moi qui n’ai pas de formation de stylisme, je ne pouvais pas rêver meilleure école. A l’époque, il y avait encore assez peu de marques qui proposaient des combis. L’idée du semainier aussi m’a fait sortir du lot, tant auprès des journalistes que des consommatrices qui ont aimé mon histoire. Aujourd’hui, la combinaison reste un pillier de mes collections, certaines d’ailleurs datent des premières collections et restent des bestsellers.

Une des premières combinaisons, devenues un bestseller toujours au catalogue.

Vous proposez désormais un vestaire complet. Comment cette évolution s’est-elle opérée?

J’ai ajouté de nouvelles pièces au fur et à mesure. Parce que j’avais envie de présenter des looks différents. Et puis, très pragmatiquement, même mes clientes les plus fidèles n’ont pas toujours envie de s’habiller tous les jours en combis. J’ai pris aussi de plus en plus confiance d’un point de vue stylistique. Je me suis autorisé plus d’audace. Dans les coupes mais aussi dans les couleurs et dans les imprimés.

Les combinaisons restent des incontournables

Qu’est ce qui rencontre à ce jour le plus de succès?

Les imprimés forts – comme ici les pois par exemple – vont donner le ton de la collection. Ce sont les pièces qui vont générer le plus de réactions sur les réseaux sociaux. Car cela donne envie, ça attire le regard. L’identité de Septem se construit aussi grâce à des pièces plus impactantes même si les modèles plus classiques et plus sobres restent le coeur de nos ventes.

Vous avez aussi progressivement élargi votre offre en terme de taille, certaines pièces maintenant sont même proposées jusqu’en 52. C’était une demande directe de votre clientèle?

Très vite, c’est devenu pour moi une question d’éthique. J’ai commencé pour des raisons pratiques et économiques avec 3 tailles, du 36 au 40. Mais cela voulait dire que je ne représentais pas toutes les femmes. Et je ne voulais pas participer à ce système. J’ai organisé des panels d’échange via un appel sur Instagram auprès de femmes qui s’habillent du 44 au 52. Et qui ne trouvent pas ce qu’elles veulent sur le marché. J’ai entendu une réelle détresse: elles avaient le sentiment d’être abandonnées. C’était vraiment poignant. Ensemble, nous avons ensuite réfléchi à des modèles qu’elles auraient envie de voir chez Septem. C’est comme cela qu’est né le premier pantalon à pinces, Amore, qui va jusqu’au 52. Ce sont des filles du panel qui ont testé les protos. Et l’une d’elle qui a posé pour le look book. Malheureusement, j’ai au final vendu très peu de modèles au dessus du 40…

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Comment expliquez-vous cette frilosité?

C’est avant tout un problème de représentation. Comme au départ, je ne proposais pas ces tailles-là, cette clientèle ne vient même pas voir mes modèles. Pour les rendre visibles, je dois faire appel à plusieurs mannequins de tailles différentes et cela implique de faire fabriquer des prototypes dans ces tailles-là aussi pour pouvoir shooter suffisamment en amont. C’est un budget énorme difficile à financer.

Septem est surtout vendu en ligne mais vous organisez régulièrement des pop-up. C’est nécessaire pour toucher un nouveau public?

C’est vraiment un service pour la clientèle. Certaines personnes vont venir pour essayer un maximum de pièces afin de mieux cerner leur taille. Il reste aussi des gens qui n’achèteront jamais en ligne. D’autres qui viennent pour me rencontrer et passer un bon moment avec moi. La réaction que j’entends le plus, c’est que c’est encore plus beau en vrai qu’en photo et ça c’est très valorisant.

Les mocassins signés Rivecour

Cette saison, on pourra découvrir pour la première fois des chaussures, nées d’une collaboration avec la marque Rivecour. C’est une habitude que vous avez mise en place dès la première collection. Pourquoi?

C’était mon envie de départ car je vois Septem comme une marque communautaire au sens large. C’est une communauté de femmes qui me suivent et qui entrainent leurs amies avec elles. C’est aussi un podcast d’inspiration. Cela me semblait donc tout naturel de travailler de concert avec d’autres marques mais aussi avec des artistes. Pour compléter l’univers de Septem, surtout dans les domaines dans lesquels je n’ai pas l’expertise, comme les bijoux ou la maroquinerie. Cela fait un moment que l’on me demande d’où viennent les chaussures que l’on voit sur les photoshoots. Je rêvais de dessiner mes propres mocassins. C’est chose faite : ils existeront dans deux versions différentes. Et seront très bientôt disponibles.

Cette saison, Jessica a travaillé avec la styliste Charlotte Ripert

On voit de plus en plus de personnalités de la télévision habillées en Septem, comme Léa Salamé, en France. C’est une consécration?

Je n’ai en tout cas jamais rien fait pour! Au contraire. Ces femmes travaillent toutes avec des stylistes qui m’ont contactée dès les premiers mois de Septem. Et j’ai toujours refusé de prêter mes pièces car c’est une logistique énorme pour une petite marque comme la mienne. Je dois sortir la pièce du stock, la faire nettoyer, pendant tout ce temps-là je ne peux pas la vendre. Tout ça au final pour un retour assez faible puisque peu de personnes vont regarder les crédits de fin de générique. Pourtant je vois mes vêtements sur les plateaux, ce qui veut dire que les stylistes les achètent. Elles ont l’avantage de ne pas être reconnaissables au premier coup d’oeil, il n’y a pas de logo. Elles sont dans l’air du temps, produites de façon éthique, en Europe. Les personnalités médiatiques sont de plus en plus attentives à cela aussi.

Un mot peut-être sur la collection « oishii »?

Ma passion pour le Japon date de mon premier voyage là-bas, il y a 8 ans. J’adore la nourriture mais aussi l’esthétique japonaise. En particulier le style des vêtements qui est très différent de ce que l’on porte en Occident notamment au niveau des volumes, des matières, des coupes. Je savais que je devrais dessiner cette collection pendant mon voyage de noce qui allait se dérouler au Japon. J’ai donc anticipé, en faisant des recherches en amont pour avancer. Pour la première fois, je me suis fait aider. Je voulais un oeil neuf sur mes modèles, mon style. J’ai rencontré Charlotte Ripert et c’était fantastique. Un vrai ping pong créatif qui m’a permis d’avancer notamment sur la palette couleurs. Sur place, il ne me restait plus qu’à observer, à prendre des photos, à visiter des boutiques vintage… A mon retour, nous avons lancé le développement des protos sur base des croquis que j’avais fait là-bas. Il ne nous restait plus alors qu’à faire la tournée des fournisseurs pour trouver des tissus pour chaque modèle.

https://www.instagram.com/p/CwEs_RlNtdZ/

Depuis quelques mois, vous filmez aussi chaque semaine des recettes de cuisine que vous postez chaque « ventredi » sur votre compte Instagram personnel.

Je voulais dès le départ être un média d’inspiration. j’ai toujours partagé mes bonnes adresses. Et comme je suis terriblement gourmande, je partage désormais mes recettes. Tout le monde adore bien manger. Je vais d’ailleurs intégrer de plus en plus la nourriture dans mon environnement professionnel, via des collaborations, notamment.

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