La révolte des idées perdues

Elle avait rendez-vous au studio du photographe Benoît Béthume pour notre shooting version mode belge doublé d’un portrait ouvrez les guillemets. Elle est arrivée le visage vierge, alors que l’on connaît sa propension à cacher sa petite tête de reine sous des perruques et à dessiner ses états d’âme sur son front en tatouages éphémères. Elle venait de signer le bail de son nouvel appartement, elle avait préféré la jouer profil bas, Lous & The Yakuza ne ressemblait pour l’heure plus à la jeune chanteuse de Tout est gore mais à Marie-Pierra, 23 ans, Bruxelloise aux origines rwando-congolaises, certes extravertie mais cependant bankable, le propriétaire pouvait être rassuré. Le racisme ordinaire, donc, elle connaît. Mais elle a balayé tout ça d’un geste de la main et d’une mâle grossièreté qui signifiait qu’elle s’en fichait. Si elle partage cette part d’intime, c’est pour mieux servir de  » plus grandes causes « , où elle jette pêle-mêle  » la vérité, les femmes, les Noirs, les agressés, la guérison « .

A sa manière, ce n’est pas autre chose qu’a entrepris Siré Kaba. Forte de ses racines africaines et de son quotidien molenbeekois, la créatrice d’Erratum Fashion croit en  » la révolte des idées perdues « . Et défend une mode afropolitaine qui irait à tous. Dans le logo de sa marque, trois points, comme des graines prêtes à pousser à leur rythme pour autant qu’on veuille écouter les petites idées perdues…

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