L’âge de glace de Chanel
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Karl Lagerfeld, directeur artistique de Chanel, est un fou. Pour la présentation de la collection automne hiver 2010-2011, il a fait venir de Suède un iceberg de… 265 tonnes ! Un morceau de glace impressionnant, sculpté pendant six jours par 35 spécialistes. Résultat, il faisait moins quatre degrés aux alentours des premiers rangs, ce mardi, dans le Grand Palais de Paris. Et pour donner un air plus vrai à la situation, le bruit d’un vent glacial soufflait dans les hauts parleurs.
Qui dit froid glacial, dit grosse fourrure pour se réchauffer (la grosse tendance de l’hiver). On en voit ainsi sur toutes les silhouettes : sur les manteaux, capes, jupes, pantalons ou guêtres. Mais pas besoin pour autant de contacter les associations de défense des animaux. Chanel opte pour de la fausse fourrure, aussi belle et luxueuse que la vraie. Karl, qui a toujours la formule qui fait mouche, l’a déjà baptisée fourrure fantasy (traduisez « fantaisie » ou « fantastique »).
Les bottes à poils longs des tops éclaboussent tout sur leur passage. On voit beaucoup de tailleurs et robes en tweed, des motifs à carreaux, de la laine chinée… En fin de défilé, les matières se font plus fragiles, comme de la dentelle blanche et du satin de soie. La palette de couleurs est principalement les bruns, les noirs et les blancs, avec quelques touches de rouge.
Question bijoux, Karl Lagerfeld utilise l’agate et le quartz, comme de petits glaçons et stalagmites.
Autres gimmicks, dans les accessoires : les talons et minaudières glaçon ou le sac boule de neige.
Un château fort, pour décor du défilé de Jean-Charles de Castelbajac. Voilà le thème de sa prochaine collection hivernale, plus calme qu’à l’habitude. Imprimé briques de château dans les tons gris, chaînes des sacs rappelant celles d’un pont-levis, heaume de chevalier, capuchon de moine, dessins religieux (notamment de Sainte Beth, la chanteuse de Gossip étant l’invitée VIP du défilé)… Mis à part ces traces d’humour caractéristiques du créateur, on trouve de jolies petites robes noires, des perfectos bien coupés et de beaux pantalons à pinces.
Sur les murs de la Halle Freyssinet, Valentino diffuse des extraits du film « Inauguration of the Pleasure Dome », réalisé par Kenneth Anger en 1954. Des images supposées donner un avant-goût de l’esprit de la collection hivernale de la griffe italienne ; au final, on ne verra pas trop le rapport. Mais en attendant, les photographes s’impatientent et sifflent. Le défilé n’a toujours pas commencé, plus de 50 minutes après l’heure supposée. Voilà qu’arrive Grace Coddington, directrice de la création du Vogue américain. Le show peut commencer. La première silhouette s’avance.
Le duo de créateurs Maria Grazia Chiuri et Pier Paolo Piccioli continuent leur réflexion entamée dans leur collection de ce printemps-été 2010. La femme Valentino n’est plus seulement abonnée aux tapis rouges. Elle est devenue bien plus fragile et adorable dans ses tenues volantées à la coupe maîtrisée, créées dans des matériaux de qualité : mousseline, ivoire, cachemire, cuir et fourrure, mais aussi matières technologiques.
Trop sympa, Valentino pense aux femmes qui doivent courir toute la journée à gauche et à droite. Leurs souliers sont disponibles dans trois hauteurs de talons. Hautes, moyennes ou carrément plates. Le tout à pointes prononcées. Il faudra s’y habituer, dès l’hiver prochain.Retrouvez toutes les photos des défilés sur Catwalk Weekend
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