Le Petit Dictionnaire énervé de la mode
Laurence Desbordes, rédactrice en chef du magazine féminin Edelweiss dissèque le petit monde de la mode avec une plume amusée et parfois même acerbe. Les tendances, les grands noms, les nouveaux mots: l’auteur fait le tour de la question avec un recul réjouissant. Petit Dictionnaire énervé de la mode, Laurence Desbordes, les Editions de L’Opportun, 243 pages, 12,90 euros.
La définition de Laurence Desbordes: « Une nouvelle expression dans la mode qui désigne une mini-collection entre deux saisons. Ce qui s’avère être avec la collection « croisière », le meilleur moyen d’engranger de l’argent en période creuse et de s’assurer qu’il n’y ait pas de temps mort dans les ateliers. » L’exemple dont on parle: La collection en édition limitée de la créatrice Vanessa Bruno pour La Redoute qui sera disponible dès le 15 juin. Ici, veste spencer en crêpe envers satin (119¤) et robe drapée en crêpe de chine lavée (119¤).
La définition de Laurence Desbordes: « Le magasin étendard, le magasin phare d’une marque ou encore son magasin vitrine. C’est généralement une surface gigantesque dessinée par des architectes de renom (….). Ces flagships stores sont bâtis généralement dans les coins les plus branchés des mégalopoles choisies. Derrière ce phénomène américain qui touche directement la mode depuis le tout début des années 2000 se tapit une volonté de marquer son territoire et bien sûr d’afficher sa puissance. En fait on est dans le registre du « Qui a la plus grosse… voiture? » L’exemple dont on parle: Les quatre étages de la boutique Abercrombie and Fitch qui vient d’ouvrir sur les Champs Elysées.
La définition de Laurence Desbordes: « C’est l’univers des cosmétiques qui est à l’origine de cet engouement. (…) Il s’agit de prendre une actrice, une chanteuse ou une starlette méga connue sur le plan national ou international et d’utiliser cette people pour mieux commercialiser les produits. (…) Cela permet aux personnes lambdas telles que vous et moi, de nous habiller comme des stars que nous sommes censées totalement admirer…(…). » L’exemple dont on parle: Angelina Jolie qui pourrait bien devenir le nouveau visage de Louis Vuitton. La rumeur lancée par le site E, circule depuis des semaines sans confirmation du géant du luxe.
La définition de Laurence Desbordes: « Terme anglo-saxon, beaucoup moins classe que glam, et qui signifie « scintiller ». Donc tout ce qui est glitter peut être aussi totalement ringard parce que jugé trop ostentatoire, trop bling-bling. » L’exemple dont on parle: Balmain et son nouveau directeur artisitique Olivier Rousteing qui aime faire briller ses mannequins. La bonne nouvelle: la griffe lancera en septembre prochain une collection prêt à porter homme et femme à des tarifs plus abordables! Cette ligne baptisée Pierre Balmain s’adressera aux plus jeunes.
La définition de Laurence Desbordes: « C’est le sac de l’instant, l’incontournable, celui qu’on s’arrache comme s’il valait deux centimes. Idem pour la it-girl: c’est la fille qu’on voit dans tous les magazines, que l’on se doit d’imiter, ou de cotoyer (si c’est possible). (…) C’est simple, si on voit le sac en question dans les magazines au bras de plus de trois starlettes ou people, il est couronné it-bag. (…) Les marques bombardent donc de leurs dernières créations toutes les it-girls du moment (…) et attendent que le sac soit porté… L’exemple dont on parle: La it-girl Alexa Chung, présentatrice télé, ancienne mannequin pour magazines ados et surtout grande prescriptrice de tendances.
La définition de Laurence Desbordes: « Ce sont des mannequins qui voyant l’âge de la retraite arriver se reconvertissent dans le design de vêtements.(…) Peu ont du talent et si leur marque s’avère être un succès commercial, c’est souvent grâce à un marketing chevronné qui met en avant leur image de top-modèle.(…) » L’exemple dont on parle: Kate Moss qui a oeuvré en freelance pour Top Shop et qui s’est même payé le luxe de défiler encore une fois et clope au bec pour Louis Vuitton.
La définition de Laurence Desbordes: « C’est un drapier anglais, Arthur Lasenby Liberty qui fut le premier à proposer à ses clientes ces petites fleurs aussi visibles à l’endroit qu’à l’envers du tissu. le liberty fait un come-back épanoui depuis trois ou quattre ans (…). Pour le bonheur de celles qui ont moins de 20 ans car même si c’est super adorable, il faut que la coupe du vêtement soit parfaite pour éviter d’avoir l’air de la grand-mère de Laura Ingalls frappée de jeunisme. » L’exemple dont on parle: Les ballerines Aniel (95 euros) et tout autre chaussure, foulard, maillot de bain dont l’imprimé fleure bon les champs.
La définition de Laurence Desbordes: « Il y a les folles de logo qui tombent en pamoison devant tout ce qui est brandé.(…) Il y a l’excès contraire, celles qui veulent pouvoir lâcher du bout des lèvres « Oui merci, je sais, c’est pas mal du tout, c’est une petite trouvaille que j’ai faite chez Haider Ackermann. » Et au milieu de tout cela nagent des créateurs qui sont de fins stratèges. (…) Ils développent un esprit no logo en faisant en sorte que leur griffe soit reconnaissable à cent lieues à la ronde. » L’exemple dont on parle: Les sacs Balenciaga de Nicolas Guesquière identifiables grâce à leurs clous coniques et plats à la fois.
La définition de Laurence Desbordes: « Ce terme appliqué à la mode signifie « ancien ». A l’origine, une robe vintage était un vêtement qui avait au moins dix ans d’âge et provenait d’un couturier prestigieux. Aujourd’hui la mode ayant avalé le mur du son, un vêtement vintage peut avoir deux ans et n’est plus forcément griffé. C’est du grand n’importe quoi (…). » L’exemple dont on parle: Le mythique Birkin de chez Hermès qui date de 1984. Jane l’a d’ailleurs vendu aux enchères plus de 100 000 dollars au profit de la Croix Rouge britannique en soutien au Japon.
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