Le savoir-faire, meilleur pedigree pour les maisons de luxe

Les Journées particulières du groupe de luxe LVMH, l'occasion de découvrir les petites mains expertes de Dior notamment. © sophie carre

Seule la main compte, ou presque. Les groupes de luxe et les maisons nées de l’artisanat le savent. Et le font plus que jamais savoir.

Le meilleur pedigree pour une maison de luxe ? Le savoir-faire, si difficile à imiter et à falsifier. D’autant plus qu’il s’inscrit dans le temps : le geste a toujours une temporalité particulière et ancre les objets dans la durée, leur qualité implique de facto qu’on peut les réparer, à l’heure du questionnement sur nos modes de consommation, tout ceci n’est plus anodin. Il permet également de créer un lien unique avec une clientèle prête à délier les cordons de sa bourse pour des merveilles qui ont une identité, une histoire.

Les vénérables maisons mettent donc aujourd’hui en lumière leur patrimoine et ouvrent grand les portes de leurs ateliers, ni conservatoires ni musées. Elles donnent ainsi à voir la pierre angulaire de leur métier, un processus artisanal singulier, ancestral, parfois combiné aux techniques nouvelles, toujours fascinant. En parfaits garants d’authenticité, ces ateliers sont désormais devenus des  » critères concrets  » du luxe.

Voilà pourquoi Chanel organise religieusement, une fois par an, un défilé qui met en valeur ses métiers d’art, plumassier, brodeur, gantier, bottier, modiste issus du Paris de la haute couture, que le xixe siècle connaissait sur le bout des doigts et qui auraient sans doute disparu si la maison au double C ne les avait peu à peu rachetés, les inscrivant dans son patrimoine et les enracinant dans une contemporanéité salvatrice. Voilà pourquoi, dans le même ordre d’idées, LVMH met sur pied ses Journées particulières où, sur les cinq continents, 77 lieux parfois encore jamais ouverts accueillent un  » public élargi  » pour  » découvrir de l’intérieur ce qui fait leur identité « . Voilà pourquoi dans le même esprit, avec accent bruxellois, les Brussels Exclusive Labels viennent de lancer la première édition de leurs BEL Experience Days. Voilà enfin pourquoi toutes se penchent sur la transmission, seule manière d’assurer leur pérennité – ces métiers demandent une main, une minutie, un écolage qui prend parfois des années.

Chez Vervloet, entreprise qui a réussi à élever la serrurerie au rang d’art, par exemple, les anciens forment une nouvelle génération dans son atelier de Molenbeek – durée du cursus : huit ans. Voilà pourquoi Hermès, via sa Fondation d’entreprise, a peaufiné un programme baptisé Manufacto, sous-titré La fabrique des savoir-faire, qui entend les valoriser auprès des élèves des écoles françaises. Dans savoir-faire, il y a bien deux verbes séduisants.

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