Le « White spirit », ou comment porter le blanc cet été

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Catherine Pleeck

Tour à tour graphique, romantique, folk, boyish, sport ou rock, c’est la teinte à adopter cet été. Pour une impression de fraîcheur, à l’état pur.

Non, le blanc ne se limite pas aux robes de mariée. Il suffit de jeter un oeil aux collections estivales, pour se rendre compte à quel point cette vague immaculée est partout, visible de la tête aux pieds. Balenciaga, Dior, Chloé, Alberta Ferretti, Valentino, Nina Ricci, Louis Vuitton, etc. : impossible de citer toutes les griffes de luxe à lui avoir consacré un chapitre, cette saison. Le label italien Prada a même conçu une ligne capsule entièrement dédiée à cette non-couleur ; on y trouve des robes, jupes et tops aériens en coton cloqué, crêpe de Chine ou dentelle de Valenciennes, qui oscillent entre coupes preppy et allure romantique.

Cette envie de pureté et de netteté contraste, face à l’abondance d’imprimés régressifs et de cartoons, forcément ultrapop et flashy, auxquels la mode nous avait habitués, depuis quelques mois. Une attirance pour les teintes virginales qui est clairement à mettre en lien avec les années 70, qui font actuellement leur grand retour. Il faut dire que cette décennie, tout comme celle qui l’a précédée, a clamé haut et fort son amour pour les nuances opalines…

Il y a tout d’abord eu le Space Age, en plein coeur des années 60, quand André Courrèges et Pierre Cardin explorent le thème de la conquête spatiale. Ils parent les femmes de blanc voie lactée, avec des cuissardes, robes courtes et combinaisons façon Barbarella, parfaites pour une échappée dans le cosmos. Quelques années plus tard, le photographe David Hamilton met à l’honneur des robes en dentelle ou en voile de coton, aussi transparentes qu’innocentes. Un style romanesque et angélique qui a même été qualifié de Bilitis, d’après le nom du film signé par l’artiste en 1976. De son côté, l’icône de mode Bianca Jagger popularise le smoking immaculé d’Yves Saint Laurent, qu’elle n’hésite pas à porter seins nus. Cette fois, on est loin du symbole de pureté et de divinité, généralement associé à cette couleur, depuis l’Antiquité. Quarante ans plus tard, qu’il soit poudré ou crayeux, mousseux ou laiteux, optique ou cassé, le white spirit a plus que jamais la cote. La preuve par quatre interprétations.

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