Les Belges incontournables défilent à Paris

© Reuters

Les Belges sont incontournables sur les podiums de la semaine de la mode parisienne et trois d’entre eux, Anthony Vaccarello, Cédric Charlier et Véronique Branquinho, ont présenté leur collection mardi au premier jour de cette fashion week.

Cédric Charlier, qui a défilé pour la troisième fois sous son nom, s' »adresse à toutes les femmes ». « Je travaille sur des moments », dit-il. Une femme qui s’habille en Charlier peut être excentrique le matin, en robe rose flashy par exemple, puis élégante le soir, sensuelle un autre jour, comme dans une robe noire, près du corps, plutôt sage devant et très décolletée dans le dos.

Le couturier vante « l’architecture » de ses vêtements, devenue « sa marque de fabrique ». Une bande de tissu traverse plusieurs de ses robes et manteaux, comme une colonne vertébrale. Cette saison, pour les motifs, il s’est inspiré d’enluminures médiévales, de la peinture flamande.

Il fait partie de ces couturiers qui montent, suivi de près dans le milieu de la mode. Mais à 34 ans, son CV est déjà bien rempli. Diplômé de l’école des Arts visuels de Bruxelles, Cédric Charlier est arrivé à 20 ans à Paris. Il a travaillé chez Céline, puis a passé six ans chez Lanvin, dans l’équipe d’Albert Elbaz. « Il a été mon maître, il m’a transmis une méthode », dit-il.

Cédric Charlier a ensuite travaillé quatre saisons chez Cacharel, en tant que directeur artistique. Il s’est ensuite lancé sous son propre nom, avec l’appui de l’industriel italien Aeffe, qui produit et distribue de nombreuses griffes de luxe.

Son compatriote Anthony Vaccarello ne compte plus les stars qui portent ses créations. Parmi elles, Charlotte Gainsbourg lors de la cérémonie des César le 22 février, avec sa jupe bronze courte, façon portefeuille, et sa chemise blanche largement décolletée.

Pour l’hiver prochain, ses silhouettes restent très sexy, « sensuelles », dit-il. Elles sont souvent en cuir, tout en noir, assez rock. Les jupes sont très courtes et quand une robe est longue, elle est fendue sur tout un côté pour laisser s’échapper une jambe entièrement nue.

Cette saison, le couturier bénéficie de l’aide de l’association américaine MADE, très influente à New York, qui lui a fourni le magnifique Hôtel Salomon de Rothschild pour son défilé. En 2011, il a été lauréat du prestigieux prix de l’Andam, destiné à soutenir les jeunes créateurs travaillant en France et doté de 200.000 euros.

Autre Belge à présenter sa collection mardi, Véronique Branquinho a fait défiler des silhouettes particulièrement élégantes. Un bustier est plus long dans le dos que devant, et un voile à l’allure de petite traîne s’envole quand le mannequin marche.

Cette couturière est passée par l’Académie royale des Beaux-arts d’Anvers, l’une des meilleures écoles de mode au monde, où ont étudié notamment Martin Margiela, Ann Demeulemeester mais aussi le Français Haider Ackermann.

Plus tard dans la semaine de la mode défileront d’autres célèbres Belges: Dries Van Noten et bien sûr Raf Simons pour Dior…

S’ils défilent à Paris, certains vivent d’ailleurs toujours en Belgique. Pourquoi tant de couturiers belges à Paris, qu’ils soient francophones ou néerlandophones? « C’est un pays qui regorge de surprises », lance Cédric Charlier.

« C’est un pays tellement petit. On a l’impression qu’il n’y a rien, qu’il faut tout créer. (…) Ca pousse à être imaginatif », analyse le jeune couturier. « Il y a une liberté d’expression là-bas qu’il n’y a pas à Paris (…) où le passé de la couture influence la suite. En Belgique, chacun trouve sa voie », assure-t-il.

Weekend.be avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content