Les efforts de transparence et de durabilité d’H&M

Usine textile à Dhaka, Bangladesh © Reuters

Plus de collaboration et une meilleure transparence sont nécessaires afin de rendre l’industrie de la mode plus durable, ressort-il d’un rapport présenté jeudi par la chaîne de prêt-à-porter H&M à Londres.

« Les entreprises ne peuvent plus se cacher derrière l’idée qu’il est impossible qu’elles changent seules l’industrie de la mode », estime Janet Mensink de l’ONG Solidaridad. « L’effondrement du Rana Plaza à Dacca (lors duquel 1.127 personnes ont péri le 24 avril 2013) a été un ‘wake-up call’. Pour la première fois, les acteurs du secteur ont collaboré afin d’améliorer les conditions de travail », déclare Peter McAllister de Ethical Trade Initiative. H&M a commencé en 2014 à introduire le concept de « Fair Wage Method » dans toutes ses usines. L’enseigne ambitionne ainsi d’encourager les usines et les autorités à proposer des salaires honnêtes et viables aux travailleurs. « Notre code de conduite stipule que les ouvriers doivent au moins gagner le salaire minimum. Nous incitions cependant les fournisseurs à offrir des salaires garantissant un niveau de vie correct aux travailleurs. Il est dès lors important pour nous de déterminer une méthodologie nous permettant de mettre la barre plus haut. Le dialogue avec les ouvriers est ainsi crucial, car ce n’est pas à nous de fixer le montant de ce salaire », explique Anna Gedda, la responsable des questions de durabilité chez H&M.

Dans cette optique, H&M plaide pour un système d’étiquetage au sein de l’Union européenne indiquant les vêtements produits de manière durable. La transparence est essentielle afin de garantir le caractère durable de la production. H&M a ainsi été la première grande chaîne de prêt-à-porter à publier une liste de tous ses fournisseurs. Celle-ci va maintenant être adaptée à la durabilité.

Pourtant, tout n’est pas aussi rose. H&M a ainsi été récemment épinglé par un rapport de Human Rights Watch relatif au Cambodge. Des témoignages font ainsi état d’ouvriers s’effondrant de fatigue ou de déshydratation alors que l’activité des syndicats y est mise sous pression. « Il s’agissait d’un fournisseur qui a sous-traité ses activités à une autre entreprise sans nous en avertir. Lorsque nous avons appris cela, nous avons cassé le contrat », se défend Anna Gedda. « C’est pourquoi il est très important d’avoir un ancrage local dans les pays en question. » H&M souligne enfin que le vêtement durable est le vêtement du futur. « Beaucoup d’entreprises ne voient que l’aspect financier alors que le caractère durable est important pour l’entreprise, l’environnement et la société », estime Peter McAllister.

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