L’homme, un business qui marche!

© Z Zegna

Aujourd’hui, les hommes dépensent presque autant que les femmes pour s’habiller. De quoi aiguiser l’appétit des marques qui élargissent leur offre et multiplient les ouvertures de boutiques  » men only « . Enquête.

Mis à mal par une crise qui n’en finit pas de plomber l’économie, le secteur du prêt-à-porter devra-t-il son salut à l’intérêt de plus en plus marqué des hommes pour la mode ? C’est ce que suggère le dernier rapport de l’Institut français de la Mode consacré au marché masculin. L’étude (1) n’a beau porter que sur la France, elle est bel et bien indicatrice d’une tendance lourde généralisable à d’autres pays d’Europe, voire du monde entier.

Elle établit clairement, sur la période allant de 2007 à 2012, que la consommation de vêtements pour Homme a mieux résisté à la récession – elle serait même restée stable entre 2011 et 2012 là où les ventes de vêtements féminins subissaient un recul de 3 % -, l’écart entre les pôles Homme et Femme ne faisant que s’amenuiser depuis 2002 (2). L’enquête s’est aussi intéressée plus particulièrement aux trentenaires, qualifiés par Patricia Romatet, co-auteure de la recherche, de  » génération de transition  » par rapport à leurs pères, moins intéressés qu’eux par leur  » look « , un mot qu’ils préfèrent au terme  » mode « , dont la connotation trop féminine véhicule à leurs yeux des notions de versatilité et de superficialité.

Moins sensibles aux tendances que leurs compagnes, ces jeunes urbains soucieux de se construire un style sont en revanche susceptibles de payer plus cher pour un manteau, une veste ou un costume qui deviendront l’un des piliers de leur vestiaire – un dressing dans lequel arrive en tête, sans surprise, le trio jeans-chemise-tee-shirt -, composé de  » pièces  » choisies pour durer.

Séduits par les marques qui racontent une histoire, ils veulent un produit  » vrai « , authentique, durable, dans tous les sens du terme, privilégiant les labels qui ont fait leurs preuves en traversant les époques ou au contraire les nouvelles griffes, plus pointues, qui proposent une mode qu’elles assurent  » différente « , mettant l’accent sur le  » made in…  » ou le profil de leurs directeurs artistiques.

L’époque où le rayon Homme, réduit à portion congrue, occupait le coin le plus sombre du magasin est désormais révolue et l’on ne compte plus les marques qui, à l’instar de Zadig & Voltaire, multiplient les ouvertures de boutiques  » men only « . Une tendance initiée par les acteurs du luxe qui voient en ces messieurs, depuis quelques années déjà, un joli levier de croissance. Selon le cabinet de consultance Bain & Company, l’Homme représentait, en 2012, 41 % du chiffre d’affaires du secteur du luxe estimé à plus de 200 milliards d’euros dans le monde !

>>> Retrouvez l’enquête complète sur le business de la mode Homme, dans Le Vif Weekend Spécial Homme de ce 13 septembre 2013.

Mode : le moment des hommes, par Gildas Minvielle, Patricia Romatet et Frank Delpal, IFM.

Journal du Textile, 2 juillet 2013

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