Paris Fashion Week: Céline, flamboyante de minimalisme, Delvaux, nouveau venu
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Pour Céline, Phoebe Philo imagine à nouveau des silhouettes pures, épurées mais supra-classes, comme elle l’avait déjà magnifiquement entrepris en octobre dernier, pour son premier véritable défilé pour la griffe. Les teintes sont automnales: aubergine, marine et noir, kaki et vert bouteille, crème et noir. Pour seuls détails: des empiècements en cuir brillant, sur des poches et cols.
Les robes minimalistes sont bi-matières et créent l’illusion d’une jupe surmontée d’une blouse.
Rien d’ostentatoire ni de sexy, et pourtant la femme Céline est plus belle que jamais. Les talons de ses bottes sont peints en or. Et quand vient le soir, ses robes se parent de quelques paillettes et sequins.
Le défilé Hussein Chalayan n’était-il au final qu’un mirage, soit le thème de sa collection automne hiver 10-11? Il était en tout cas très hétéroclite, résultat de différentes idées, de styles aussi variés que la bande-son (bruits du trafic, de la campagne, de la mer, mais aussi un discours d’hommage à Alexander McQueen, décédé il y a quelques semaines).
Parmi ses multiples propositions, retenons ses manteaux et vestes fort masculines, l’alliance du gris et du camel, ces capuchons hoodies (énormément vus ailleurs) et ces drôles de chapeaux en cuir – Bob à l’avant, étole tombant dans le cou à l’arrière-, ces sweats gris accompagnés d’empiècements de cuir sur les épaules et ces longues robes fourreaux rebrodées de cristal et fendues jusqu’à la cuisse – les amateurs de Swarovski apprécieront. Pour tous les genres.
Beau final de groupe pour Sonia Rykiel. Ses tops ont déboulé vêtues de robes et manteaux pastel en plumes d’autruches. Le tout sur le titre « Come as you are » de Nirvana. Avec une danse pogo, en prime.
Malgré ces notes grunge, la collection hivernale de la créatrice française est romantique et adulte, remplie de couleurs douces. Evidemment, on y trouve une multitude de rayures et de maille en mohair, qui donne envie de s’enrouler dedans tellement elle semble chaude et cocoon (surtout avec ce vent glacial qui soufflait dimanche sur Paris). D’épais manteaux oversize, des touches militaires ou de fourrure, la légèreté d’un voile transparent… Des notes d’humour aussi (même si les filles souriaient plus modérément qu’à l’habitude) : comme ce top et cette jupe qui semblent réalisés à partir d’un pull noué à la taille et sur les seins. C’est Nathalie Rykiel qui a salué seule, en fin de défilé, sa maman Sonia étant assise au premier rang.
John Galliano ne fait pas de défilé. Il donne dans le spectacle, tellement ses shows sont impressionnants et remplis de magie. Pour sa collection automne-hiver 10-11, il nous emmène dans un voyage ethnique, des steppes à la Mongolie. Sa femme de l’hiver prochain accumule les couches. Dans son périple, elle opte pour un manteau en astrakan et brocarts, un caban terminé par une jupe panier, un pantalon sarouel, des bottes de trekking, ou une robe de princesse en tulle rebrodé de pierres et coupée en biais… Le tout sous une pluie de paillettes, qui tombent du ciel, et sur les rythmes d’un djembé et d’un didgeridoo.
Pour le soir, Ricardo Tisci travaille le satin et le velours, inonde ses silhouettes d’une dentelle très moderne. Une collection forte, élégante et ultra-contemporaine.
Premier défilé à Paris pour Delvaux, qui entend ainsi se faire connaître davantage à l’étranger. Pour l’occasion, la maison de maroquinerie belge a investi un magnifique hôtel particulier de l’Avenue Foch. Si ses sacs contrastent avec ceux – très fashion – vus tout au long des précédents shows, ils se démarquent par un travail de savoir-faire et de tradition. A côté des teintes noires et fauves, on repère plusieurs vert nuit très profonds, ainsi qu’un mélange de brun, gris et vert olive. La directrice artistique de la maison, Véronique Branquinho, reprend les modèles Brillant, Tempête, Givry ou Message Ambigu, déjà connus des Belges, mais présente aussi de nouveaux venus, comme le Solitaire, le Nomade ou le très beau Rendez-Vous. Invités au show, quelques Belges de la sphère mode : la créatrice Véronique Leroy, la créatrice de lingerie Carine Gilson, la créatrice d’accessoires Natalia Brilli et… les chocolats Marcolini.
La présentation du jeune Belge Christian Wijnants figurait dans le calendrier Off de la Fashion Week de Paris, et il fallait puiser au fond de soi l’énergie suffisante pour s’y rendre en fin de soirée, après une journée de shows extrêmement longue. Heureusement, le déplacement en valait la peine, et des tas de Belges étaient d’ailleurs sur place. On retient de beaux imprimés et de jolies associations de couleurs, allant du brun, à l’ocre et au curry. Les longs cardigans en maille donnent envie, et les capes à capuche, dignes du Petit Chaperon Rouge, apportent un côté charmant à l’ensemble.Retrouvez toutes les photos de ces défilés sur Catwalk Weekend
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