Paris Fashion Week, jour 3: « A rose is a rose is a rose is a rose » pour Dries Van Noten

© Catwalkpictures

Il est descendu dans son jardin luxuriant déjà entamé par la fanaison, il y a trouvé l’inspiration pour son automne-hiver 19-20. Aidé par cette phrase signée Gertrude Stein (1874-1946) qui aimait la répétition, le présent de la narration, la phrase non ponctuée et écrivit un jour  » A rose is a rose is a rose is a rose « . Il sera donc question de flore et de sa reine,  » emblème de beauté, de puissance dans la délicatesse  » pour Dries Van Noten. Et ce qu’il aima cette fois-ci, par-dessus tout, c’est le début de la fin, l’automne était déjà en chemin, les fleurs sur leur fin, mais toujours aussi belles.

Le créateur anversois a choisi de photographier 50 variétés de ses roses, ses delphinium, ses acer palmatum, ses kniphofia rooperi et trois variétés de ses dahlia finissant. Sans oublier leur ombre délicate. Il les a transformées en prints. Puis il a choisi ses tissus, de la soie, du tulle diaphane, du néoprène, du feutre classique et a posé l’imprimé exactement là où il fallait, sur un col, un pan de veste, une épaule à peine accentuée, des leggings à enfiler sous une robe et des bottes satinées. Ces imprimés, il les a voulus  » francs « , évitant toute fantaisie, tout romantisme fleur bleue.

A son vestiaire, il a ajouté des vêtements très couture, voire austères dans des tissus gris à rayures issus de la garde-robe masculine, en une évocation des années 40 et 50. Et des doudounes XXL qui rendent l’ensemble contemporain. Comme toujours, il essaie les chocs chromatiques mais ses mélanges qui pourraient-être improbables ne le sont jamais sous sa patte : il y a du gris donc, du bleu, des pastels poudrés – le rose le disputant au mauve -, du jaune impérial, de l’or et de l’orange néon sur de la fourrure.

Dans les sous-sols du Palais de Tokyo résonne le  » Crying  » de Roy Orbisson, un nuage vaporeux de fumée rappelle les matins brumeux, le créateur, visiblement serein, sait sans doute qu’il a immortalisé un peu de la beauté de ce monde.

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