Paris Fashion Week: la bomba de Jacquemus

Simon Porte Jacquemus © DR

A quoi voit-on qu’un jeune créateur s’embourgeoise ? A l’endroit qu’il choisit pour défiler.

On se souvient d’un show de Simon Porte Jacquemus où il avait fallu enfiler des chaussons en plastique bleu pour éviter de contaminer les bords de la piscine municipale, il était interdit de courir, c’était glissant, et c’était drôle. Mais l’automne hiver 2013 est loin déjà, l’autodidacte est devenu le chouchou de la presse féminine française, a remporté le Prix Spécial du Jury LVMH 2015, eu les honneurs du Musée d’Art contemporain de Marseille et montre son printemps été 2018 dans l’admirable Musée Picasso, escalier d’honneur, murs bleu Wedgwood, parquet ciré. Tout cela n’empêche qu’il n’a pas abandonné son inspiration première, sa mère, sa muse, dont la mort le précipita dans la mode, « un électrochoc ». Sa garde-robe « naïve », il l’a cependant voulue plus torride, il l’a donc appelée « La bomba », in memoriam. « Je ne pense pas avoir vu ma mère aussi belle que ces soirs après la plage, probablement amoureuse. On marchait le long du port et des boutiques de souvenirs qui vendaient des boucles d’oreille, de la céramique, des sarongs et des serre-tête. C’est la femme dont je voulais parler cette saison, « La bombe » comme on dit dans le Sud ». Le chapeau de paille à la circonférence exagérée, le marcel en maille transparente mutant en micro robe décolletée dos et noeud sous les reins, la robe à fines bretelles croisées, les tons chocolats et jaune soleil, les paréos frangés, tout concourt à construire une aura « villégiature en Méditerranée ». Dans ce vestiaire qui aimerait se la jouer couture, on préfère simplement sa déclinaison de chemises aux proportions extravagantes qui ont toujours quelque chose d’extrêmement juvénile.

A.-F.M.

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