Petit guide fashion à travers les capitales de la mode

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Catherine Pleeck

On ne s’habille pas à Paris comme à New York, Milan ou Londres. Chaque ville a ses us et coutumes, ses créateurs fétiches, ses hystéries. Revue de styles, sans jetlag.

// La Londonienne //

SON PORTRAIT-ROBOT. La fashionista anglaise est un animal à part. Son style est plutôt foisonnant et créatif. Excentrique et déjanté, un peu, beaucoup ou passionnément. Sa motivation ? Se différencier, prendre ses distances avec l’establishment et prouver par là qu’elle existe, ce qui explique l’engouement historique pour des mouvements comme le punk, le rock ou le grunge – les creepers, ces chaussures à semelles compensées synthétiques, en sont encore des vestiges aujourd’hui.

La Londonienne
La Londonienne© Carole Wilmet

SES MARQUES HISTORIQUES. Paul Smith, et son vestiaire à la fois androgyne, ses tons pop et son humour. Burberry, son tartan et son trench. Stella McCartney, fille de, défilant à Paris, et portant haut les couleurs d’une mode écoresponsable. Alexander McQueen, et son style néo-baroque romantique et provocateur. Vivienne Westwood pour son militantisme teinté à la sauce punk.

SA NOUVELLE HYSTÉRIE FASHION. Outre le travail de J.W. Anderson, également directeur artistique de la maison Loewe, les Londoniennes applaudissent l’univers romantique et nostalgique de la griffe Erdem.

SES ADRESSES FÉTICHES. Impossible de passer à côté du temple du luxe Harrods, du concept store pointu Dover Street Market ou, dans un autre genre, de la boutique de fast fashion Topshop de Regent Street. Question culture, elle se rend au V&A (entendez le Victoria & Albert Museum), qui organise régulièrement des expos dédiées à un créateur ou à un mouvement modeux. Et déguste des tempuras de crevettes au Sexy Fish, où descend le petit milieu lors de la Fashion Week.

SES ICÔNES À SUIVRE. Il y a les queens internationales : le mannequin Kate Moss et l’it girl Alexa Chung. Le vestiaire des deux soeurs Delevingne est également scruté, très red carpet pour Poppy, plus street pour Cara. Sans oublier les blogueuses Susie Lau (Style Bubble) et Camille Charrière (Camille Over The Rainbow).

// La Milanaise //

SON PORTRAIT-ROBOT. Dans l’imaginaire collectif, elle a des longues jambes surgissant d’escarpins de 12, la jupe forcément mini, des strass rebrodés un peu partout, une fourrure collée aux épaules, des bijoux, de la couleur, du shiny, du bling, des lunettes de soleil posées en équilibre sur le nez. La Milanaise se déplace en Vespa, adore les logos (le double G, le D&G, le F) qu’elle affiche en grand, comme un signe d’appartenance à son clan. Bref, elle adopte en rue bon nombre des tendances de la Fashion Week italienne et rien n’est jamais trop voyant ou trop sexy pour elle.

La Milanaise
La Milanaise© Carole Wilmet

SES MARQUES HISTORIQUES. Armani et son style intemporel, élégant et discret. Prada, et ses expérimentations qui influencent fortement la création dans son ensemble. Fendi et son expertise du cuir et de la fourrure. Dolce & Gabbana et son amour pour l’Italie et la Sicile, déclamé à coups de dentelles noires et de robes qui mettent les courbes en valeur.

SA NOUVELLE HYSTÉRIE FASHION. Désormais, l’Italie (et le monde entier) ne jurent plus que par Gucci. Cette maison historique, propriété du groupe Kering, a à nouveau le vent en poupe depuis qu’Alessandro Michele en a été nommé directeur artistique en 2014, imaginant des accessoires à se damner et une mode qui n’a pas peur de jouer la carte du kitsch et de l’éclectisme, où romantisme, androgynie et motifs seventies créent un patchwork hautement désirable.

SES ADRESSES FÉTICHES. Le 10 Corso Como vaut à lui seul le détour : c’est l’un des concept stores les plus chics au monde, qui allie à la fois mode et design. Histoire d’en prendre plein la vue, l’amatrice de belles choses va faire un tour à la Fondazione Prada, dédiée à l’art contemporain et codirigée depuis son origine par la créatrice Miuccia Prada. Niveau food, c’est au restaurant Da Giacomo que tout le raout se retrouve, pour déguster pastas et risottos locaux.

SES ICÔNES À SUIVRE. Anna Dello Russo, rédactrice en chef de Vogue Japon, est capable de se changer plusieurs fois par jour en cours de Fashion Week, elle qui possède un appartement au seul usage de dressing, maintenu à température constante. Sur les réseaux sociaux, ce sont Chiara Ferragni (The Blond Salad) et Eleonora Carisi (Joujou Villeroy) qui ont réussi à tirer leur épingle du jeu, à force de se mettre en scène, et qu’importe si le look porté sur la photo a fait l’objet d’une transaction commerciale.

// La New-Yorkaise //

SON PORTRAIT-ROBOT. Quand elle sort, la New-Yorkaise ne fait pas les choses à moitié. Elle en fait même des tonnes. Elle achète une robe spécialement pour la circonstance, prend rendez-vous chez le coiffeur, et choisit chacun de ses accessoires plus d’une semaine à l’avance. Sa bague de fiançailles vient de chez Tiffany & Co., c’est un solitaire, what else ? Dans sa vie de tous les jours, elle se rend au boulot avec un cappuccino au lait de soja dans les mains. Elle privilégie des vêtements pratiques et fonctionnels. Un total look, un tailleur sobre, si son métier le nécessite. Et si elle grimpe sur des talons, elle pense à prévoir des baskets ou ballerines dans son sac XXL, pour quitter son costume de businesswoman et rentrer chez elle.

La New-Yorkaise
La New-Yorkaise© Carole Wilmet

SES MARQUES HISTORIQUES. Ralph Lauren et sa vision du cool à l’américaine, Tommy Hilfiger et ses silhouettes preppy combinant touches BCBG et sportswear. Calvin Klein et sa philosophie du  » less is more « . Diane von Furstenberg et sa célèbre robe portefeuille convenant à toutes les morphologies.

SES NOUVELLES HYSTÉRIES FASHION. Après Alexander Wang, dont le style urbain et sportswear a atteint le top de la branchitude en un temps record, ce sont les labels Hood by Air et Supreme qui font palpiter les coeurs des fashionistas actuellement. Récemment mis sur pause, le premier cité est un électron libre, qui mélange les genres et s’inspire de la youth culture new-yorkaise, tandis que le second est une marque masculine initialement dédiée aux fans de culture skate.

SES ADRESSES FÉTICHES. Outre les institutions Saks Fifth Avenue, Barneys et Bergdorf Goodman, qui rassemblent ce qui se fait de mieux en matière de luxe, c’est une adepte d’Opening Ceremony, concept store à la sélection désirable, ouvert par les deux créateurs de Kenzo. Et elle passe la soirée à la Boom Boom Room, un espace lounge situé au 18e étage de l’hôtel Standard.

SES ICÔNES À SUIVRE. Impossible de ne pas citer la papesse de la mode Anna Wintour, rédactrice en chef de Vogue US, au style impeccable. Sur Internet, ce sont les comptes et sites des blogueuses fashion suivantes qui sont épluchés avec assiduité : Leandra Medine et son allure super personnelle et fun (Man Repeller), la sexy Karla Deras (Karla’s Closet), l’experte des DIY Erica Domesek (P.S.- I made this) ou l’it girl Olivia Palermo.

// La Parisienne //

SON PORTRAIT-ROBOT. Elle est adulée aux quatre coins du monde, à tel point qu’une de ses plus célèbres représentantes, Inès de la Fressange, a tenté de définir ses codes dans un livre best-seller. Très souvent imitée, rarement égalée, la Parisienne (lire par ailleurs) a ce chic de parvenir à conjuguer un style à la fois classe et féminin, mais cool et nonchalant… du moins en apparence. Ne vous y trompez pas, ses cheveux impeccablement décoiffés ont néanmoins nécessité de longues minutes devant le miroir, tout comme le choix de son jeans et de ses boots. Elle aime se la jouer low profile : peu ou pas de bijoux, une jupe en cuir parfaitement coupée (et parfaitement chère), portée sous un pull en grosse maille. Un blazer noir, un tee-shirt blanc ou une marinière, un manteau dégoté aux puces, des talons, du mascara et un bâton de rouge. Elégante en toutes circonstances, parce que c’est une question d’allure.

La Parisienne
La Parisienne© Carole Wilmet

SES MARQUES HISTORIQUES. Chanel, sa veste en tweed, son sac 2.55 et sa petite robe noire. Louis Vuitton et son expertise de la maroquinerie au Monogram. Dior et son tailleur Bar. Hermès et sa définition minimaliste du chic.

SA NOUVELLE HYSTÉRIE FASHION. Vetements, un label né en mars 2014 et derrière lequel se cachent sept designers, passés par Maison Martin Margiela et voulant remettre le vêtement au centre du discours. En découlent des pièces brutes, tour à tour asymétriques, déconstruites et/ou surdimensionnées.

SES ADRESSES FÉTICHES. Pour se tenir au courant des dernières nouveautés et collaborations mode, la Parisienne se rend au concept store Colette (lire par ailleurs). Elle personnalise ses souliers, son sac ou ses lunettes au Bon Marché, service désormais proposé par le grand magasin de la Rive gauche. Historiquement, on la retrouve aussi en train de grignoter sa salade verte à la terrasse du Café de Flore, quand elle ne boit pas une coupe au bar du Meurice ou du Ritz.

SES ICÔNES À SUIVRE. Ils sont presque aussi nombreux qu’il y a de Parisiennes. Pointons Emmanuelle Alt, rédactrice en chef de l’édition parisienne de Vogue, et son sens du chic sans effort, Jeanne Damas, influenceuse au vestiaire aux accents sexy et rétro, Morgane Sézalori, qui révolutionne les codes de la vente online avec sa griffe adulée Sézane, la créatrice Isabel Marant, la princesse Charlotte Casiraghi, Sarah Lavoine – épouse de – et son sens inné de la déco, le mannequin touche-à-tout Caroline de Maigret…

Par Catherine Pleeck / Illustrations : Carole Wilmet

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