Plongeon dans l’histoire de la mode masculine, pour libérer les hommes de l’idéal machiste de virilité

Le chanteur Harry Styles dans la campagne Pre-Fall 2019 de Gucci Tailoring. © courtesy of gucci

Alors que la mode féminine lorgne depuis longtemps du côté du vestiaire masculin, l’inverse est loin d’être vrai.

Le rose, les jupes ou encore les talons hauts ne sont en effet que quelques exemples de ce que notre vision étriquée de la masculinité considère comme hors limites pour les hommes. La faute à ce qu’Alessandro Michele, le directeur créatif de Gucci, a récemment condamné comme étant des « stéréotypes toxiques et étouffants », appelant à libérer ces messieurs de « l’idéal machiste de la virilité« . Lequel empêche selon lui ses congénères d’assumer la moindre part de féminité ou de délicatesse.

Un point de vue emblématique de ce que Claire Wilcox, conservatrice de la section fashion du V&A Museum de Londres, décrit comme une « période de créativité sans précédent » de la mode masculine. Celle-ci s’expose dans Fashioning Masculinities, une plongée ambitieuse dans le vestiaire mâle à travers l’histoire. Et si le titre de l’expo, « façonner les masculinités », joue sur l’ambiguïté, c’est pour mieux rappeler que la masculinité n’est pas une vérité biologique mais bien une construction sociale. Pour déconstruire les clichés, rien de tel que de mettre en miroir différentes visions à travers les âges, des athlètes de la Grèce antique aux matelots siglés Gaultier, en passant par l’allure iconique de l’homme vu par Rick Owens. Et parce que ce qu’on porte n’est jamais anodin, l’expo s’intéresse au rôle que jouent les vêtements pour exprimer le statut, la personnalité et le patrimoine de ceux qui les endossent. L’occasion d’admirer des tenues arborées sur le tapis rouge par les « rich & famous » adeptes de l’androginité, Harry Styles et David Bowie en tête. Mais aussi, grâce au voyage dans le temps proposé par les silhouettes et accessoires exposés, de réaliser que l’approche conservatrice du vestiaire Homme est une aberration récente plutôt qu’un héritage du passé. Et de décider dans la foulée d’envisager une masculinité décomplexée au futur simple plutôt qu’au conditionnel?

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