Le directeur général de la marque de luxe italienne Prada, Gianfranco d’Attis, quittera ses fonctions le 30 juin, a indiqué ce dimanche le groupe à l’AFP, confirmant une information du média spécialisé WWD.
La direction générale de la marque sera assurée par intérim par le directeur général du groupe Prada, Andrea Guerra, qui chapeaute la marque. Selon le média américain Women’s Wear Daily (WWD), des « désaccords sur la stratégie » sont à l’origine du départ de Gianfranco d’Attis.
Cette annonce se fait en pleine fashion week hommes automne/hiver à Milan, quelques heures après un défilé de Prada.
La marque Prada a représenté au premier trimestre 68% du chiffre d’affaires du groupe.
La résistance s’organise chez Prada
Mais contrairement à sa petite soeur rebelle Miu Miu (31% du chiffre d’affaires du groupe), la marque Prada a vu ses ventes légèrement fléchir au premier trimestre (-0,2%).
Le groupe Prada, dont les ventes ont gagné au total 12,5% sur un an au premier trimestre, avait annoncé début avril l’acquisition de leur rivale Versace auprès du groupe américain Capri Holdings pour 1,25 milliard d’euro. Capri Holdings, qui avait racheté Versace en 2018 pour 1,83 milliard d’euros, avait dû accepter une importante décote dans un contexte économique assombri par la crise du marché du luxe et les hausses des droits de douane américains. Ces noces entre deux marques légendaires de la mode italienne devrait donner naissance à un groupe capable de mieux concurrencer les géants du secteur, comme les français LVMH et Kering.
Cet accord était également notoire pour son positionnement à contre-courant de la tendance de ces dernières années, qui a vu de grands noms de la mode italienne comme Gucci, Fendi ou encore Bottega Veneta passer dans le giron de leurs concurrents français.
Au moment de l’acquisition, le PDG du groupe, Andrea Guerra, soulignait que « Prada a fait preuve d’une forte résistance face à la comparaison trimestrielle la plus difficile de l’année 2024 ». « Les comparaisons s’atténueront légèrement au second semestre, mais nous prévoyons que le contexte général reste complexe », a-t-il ajouté. C’est qu’entre un marché chinois qui tarde à se relancer, un risque de nouvelles taxes américaines et des clients « fatigués », l’industrie du luxe fait face à d’importants défis en 2025, après déjà une année 2024 chahutée par le ralentissement de la consommation.
Selon McKinsey, la croissance du luxe sera plus lente ces prochaines années, entre 1% et 3% annuels jusqu’en 2027 – loin, très loin des années fastes de l’après-Covid où les groupes de luxe enregistraient d’insolentes croissances à deux chiffres. La banque UBS développe quant à elle la notion de « fatigue » des consommateurs qui remettent « de plus en plus en question le rapport qualité-prix offert par certaines marques ».