Roy Halston, créateur génial au succès fulgurant parti en fumée

Halston en compagnie de l'actrice Elizabeth Taylor et de la chanteuse et actrice Liza Minnelli sourient lors de la soirée d'ouverture de la reprise à Broadway de la pièce 'The Little Foxes', le 7 mai 1981 © GETTY IMAGES

Ce 14 mai, la mini-série Halston débarque sur Netflix, avec Ewan McGregor dans le rôle du créateur de légende. Un génie, dont le rêve américain a fini en lambeaux.

Roy Halston Frowick était connu pour ses « mains en or ». Ce beau et talentueux jeune homme originaire de Des Moines a débuté sa carrière comme modiste. Ainsi, Jackie Kennedy portait son « pillbox hat » lors de l’investiture de JFK, peut-être le chapeau le plus célèbre du XXe siècle. Il a ensuite lancé sa première collection de vêtements en 1966 et connu le succès grâce à des pantalons sexy et des tenues en ultrasuede, un similicuir fabriqué au Japon et lavable en machine.

Portrait de Roy Halston en 1975, lorsque le monde de la mode était à ses pieds.
Portrait de Roy Halston en 1975, lorsque le monde de la mode était à ses pieds.© GETTY IMAGES

Il a par ailleurs habillé Elizabeth Taylor et Pat Cleveland, Bianca Jagger ainsi que Katharine Graham du Washington Post. « Le créateur s’est emparé du look américain typique pour le transformer en haute couture », a un jour déclaré Liza Minnelli, sa meilleure amie, qui recevait chaque saison un pantalon en velours noir fabriqué sur mesure.

Dans les années 70, Roy Halston était une légende: il vendait des vêtements, mais aussi des cosmétiques, des sacs, de la literie et des tapis. Sans oublier les uniformes: pour les scouts, les loueurs de voitures Avis ou encore les hôtesses de la Braniff Airlines. Il est d’ailleurs cité dans le tube disco He’s The Greatest Dancer de Sister Sledge: « Halston, Gucci, Fiorucci ».

Ewan McGregor (à droite) joue le rôle du créateur Halston dans la mini-série du même nom diffusée sur Netflix.
Ewan McGregor (à droite) joue le rôle du créateur Halston dans la mini-série du même nom diffusée sur Netflix.© GETTY IMAGES

L’homme était un innovateur, un moderniste sophistiqué. Il était mégalomane, mais en même temps, il manquait de confiance en lui. Il passait ses nuits au Studio 54 et ses après-midis dans son quartier général vitré le long de la Cinquième Avenue, au 21e étage de l’Olympic Building.

Son succès a cependant été relativement court. Car les choses se sont gâtées lorsqu’il a lancé une collection pour la chaîne de magasins discount J.C. Penney, la société mère des anciens supermarchés belges Sarma et Nopri. La mode haut de gamme à prix cassés, c’était du jamais-vu à l’époque. Il est vite apparu que les ménagères d’Albuquerque ou d’Omaha n’étaient pas en demande de ce genre de choses. Pire: le client le plus prestigieux de Roy Halston, le grand magasin Bergdorf Goodman, se désista. Dès lors, le créateur cessa son activité en 1984, un an après que sa société ait été absorbée par un géant du textile. En 1990, il décéda du sida, à 57 ans. L’année précédant sa mort, l’homme avait déménagé sur la côte ouest, où il se déplaçait sur la Pacific Highway dans sa Rolls Royce décapotable avec chauffeur. Son rêve américain était devenu un cauchemar.

Depuis, le label a changé de mains à de multiples reprises et on dénombre plusieurs tentatives de relance, notamment par le géant des cosmétiques Revlon ou encore, plus tard, par le producteur de films délictueux Harvey Weinstein, avec Sarah Jessica Parker comme directrice de la création. « Sarah et moi avons de meilleures choses à faire de notre temps », avait déclaré Weinstein en 2011 quand il lâcha l’affaire après quatre ans.

A noter que Tom Ford, qui rendait occasionnellement visite à Roy Halston alors qu’il n’avait que 18 ans, est resté un fan de la première heure. Ainsi, juste avant la pandémie, il a acheté la maison du créateur: une garçonnière à couper le souffle, située à Manhattan. Le créateur américain a récemment déclaré: « J’ai reproduit les canapés et les chaises de Roy Halston à l’époque où je travaillais chez Gucci. Je les ai copiés pour mes propres boutiques. Je les connais intimement. » Le mythe n’est pas mort.

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