Delphine Kindermans

Sans chemise, sans pantalon

Delphine Kindermans Secrétaire de rédaction au Vif

On le sait, la mode, par essence en quête perpétuelle de nouveauté, n’aime rien tant que prendre le contre-pied de ce qui est attendu, détourner les usages et bousculer les conventions. Ainsi, la fourrure, vraie ou fausse, comptera parmi les tendances lourdes de l’été prochain, tandis que l’hiver 2013 porte le déshabillé aux nues…

On le sait, la mode, par essence en quête perpétuelle de nouveauté, n’aime rien tant que prendre le contre-pied de ce qui est attendu, détourner les usages et bousculer les conventions. Ainsi, la fourrure, vraie ou fausse, comptera parmi les tendances lourdes de l’été prochain, tandis que l’hiver 2013 porte le déshabillé aux nues…

Après avoir fait rougir l’Amérique pudibonde des années 30 devant des actrices en lingerie du soir, susurrer Jane Birkin en version chic ou permis à Lady Di de jouer les fausses ingénues en robes-combinaisons griffées Dior, les dessous chics font cette saison leur vrai coming out. En les sortant de la sphère intime pour les montrer au grand jour, des labels comme Rochas ou Narciso Rodriguez confirment l’effacement des frontières, amorcé il y a plusieurs années déjà par les réseaux sociaux, entre vies privée et publique.

« Ce sont des pièces dans lesquelles on se sent à l’aise parce que, même si elles sont très belles et glamour, elles sont avant tout familières et personnelles », confirme Marc Jacobs, qui a signé la collection hivernale de Vuitton avant de passer le flambeau à Nicolas Ghesquière. Pour le salut final du défilé de la griffe au monogramme, où les nuisettes en dentelle se frottaient aux robes de chambre et chemises de nuit en soie, le New-Yorkais était d’ailleurs apparu en… pyjama. Une récidive, puisqu’il avait déjà fait le coup deux semaines plus tôt, au moment de clore le show de sa deuxième ligne en nom propre.

C’est que cette attirance pour le homewear ne frappe pas que les femmes. Jusqu’il y a peu réservés à quelques excentriques de la gent masculine, comme Hugh Hefner, fondateur de Playboy, ou l’artiste Julian Schnabel, les vêtements d’intérieur s’immiscent désormais dans le quotidien de monsieur Tout le Monde. Kimonos, pantalons larges et gilets lâches, longtemps cantonnés aux fumoirs des maisons bourgeoises avant d’être mis au placard, s’affichent aujourd’hui sans complexe à l’extérieur, au boulot ou au resto… alors que les ventes de pyjamas pour homme ne cessent de chuter depuis les années 60. La mode n’est décidément pas à une contradiction près.

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