Solange Thierry-De Saint Rapt, l’audacieuse collectionneuse

On ne l’imagine guère sans bijou. L’audacieuse Bruxelloise s’affiche toujours avec sa collection contemporaine, qui s’expose à Bozar. Objets ambigus, une passion.
Audace
» J’ai d’abord collectionné des oeuvres de petites dimensions. J’ai fait des erreurs au début, elles étaient parfois précaires dans la durée. Puis, j’ai pris de l’assurance, les choisissant de plus en plus grosses. Je ne collectionne que les bijoux que je porte, même si ce n’est qu’une ou deux fois. Et je m’en fiche un peu de ce que les gens pensent – si on trouve que je suis cinglée, ce n’est pas grave, ce qui m’amuse, c’est de les collectionner et de les porter. »
Livre
» Je n’avais même pas envisagé faire une exposition, je rêvais juste d’un livre sur ma collection. Je désirais que les créateurs et créatrices aient une visibilité en dehors du cercle des habitués, les amateurs de bijoux contemporains ne sont pas très nombreux. »
Collection
» Je l’ai commencée dans les années 80. J’exerçais alors un métier qui me mettait au coeur de la création, j’étais rédactrice en chef de la revue L’oeil, je rencontrais des galeristes et des artistes. J’ai découvert qu’on pouvait créer des bijoux autres qu’un collier avec trois rangs de perles, que certains utilisaient la céramique, le Plexi, le ciment, l’acier, de la ficelle ou des boîtes de conserve… Je ne sais pas exactement combien j’en ai, entre 800 et 1000. J’en ai offert à des femmes plus jeunes, quand je ne les portais plus, mais je n’ai jamais rien revendu, je trouve que ce n’est pas bien. »
Premier bijou
» Il était en céramique. Il était l’oeuvre de Fanny Acquart Gensollen, une artiste céramiste parisienne, je passais des heures entières avec elle dans son atelier. Il était de dimension modeste mais il était non traditionnel, c’était cela qui m’intéressait, à l’époque on ne portait pas de pastilles de céramique montées sur des petites cordelettes. J’aimais cette transgression. »
Expo
» Avec ces Objets ambigus exposés à Bozar, j’ai tenté de rapprocher ce qui peut l’être, d’instaurer des dialogues entre les différents artistes et de classer le tout par matières. Car c’est cela qui est intéressant dans le bijou contemporain : on passe de l’argent à la plume, du Corian au verre, du silicone au bronze, des matériaux de récupération aux pierres précieuses. Il existe une multiplicité de possibilités. »
Objets ambigus, bijoux contemporains, une passion, Bozar, 23, rue Ravenstein, à 1000 Bruxelles. www.bozar.be Du 5 septembre au 14 octobre prochains.
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