Tom Ford ouvre la Fashion Week de New York

© AFP

New York a ouvert mercredi le bal des semaines de la mode d’automne, avec le défilé très années 90 du designer américain Tom Ford, qui cherche, comme ses rivaux, à séduire le jeune public.

Marquée par quelques départs, notamment ceux de Tommy Hilfiger, Altuzarra, Rodarte ou Thom Browne, la Fashion Week de New York compte sur quelques locomotives et de jeunes créateurs pour préserver sa légitimité.

Dans ce cadre, l’arrivée de Tom Ford, passé par Londres et Los Angeles, est une bénédiction.

Sur son seul nom s’est pressée mercredi à l’Armory, un ancien bâtiment militaire, une foule de vedettes, notamment l’actrice Julianne Moore, Kim Kardashian, la chanteuse Chaka Khan ou le basketteur Russell Westbrook.

Le designer leur a offert une collection très inspirée des années 90, celles qui ont vu son avènement chez Gucci, sous les yeux de deux anciens mannequins emblématiques de cette époque, Cindy Crawford et Helena Christensen.

Tout en se disant résolument tourné vers l’avenir, il a expliqué au site Business of Fashion vouloir s’inscrire dans un « revival » années 90 qu’il a observé autour de lui.

A l’arrivée, des vêtements qui, souvent, prennent la lumière, par un effet moiré ou des paillettes, et d’autres qui attirent l’oeil par leurs couleurs vives.

Les coupes, elles, proposent une silhouette affirmée, avec de nombreuses épaulettes, des vestes cintrées, des robes et des jupes très courtes ainsi que des talons vertigineux.

Ce premier événement majeur de la Fashion Week de New York s’est conclu sur une fête, dans l’esprit des grands shows de ces dernières années, avec musique, danse et hamburgers servis par des jeunes gens torse-nu en mini-short.

New York affaiblie ?

L’autre défilé très attendu de la Fashion Week sera celui jeudi du créateur Raf Simons pour Calvin Klein.

Il avait déjà créé l’événement en février grâce à un premier défilé avant-gardiste, renouvelant profondément l’image de cette marque éminemment new-yorkaise.

New York compte également sur quelques recrues prometteuses comme Matthew Adams Dolan ou le Chinois Snow Xue Gao et des jeunes créateurs de talent, auquels la capitale culturelle des Etats-Unis fait la part belle.

Sera-ce suffisant pour assurer la légitimité de New York comme place qui compte dans le monde de la mode?

« Quand un grand nom comme Altuzarra annonce qu’il sort, c’est à chaque fois un petit affaiblissement de New York comme place importante de créativité », souligne René Célestin, fondateur de la société de production de défilés Obo.

Si le contexte politique – avec un Donald Trump honni par les milieux artistiques – « n’aide pas », « il y a bien d’autres raisons », mais « tout cela n’a rien d’irrémédiable », estime-t-il.

D’autres capitales de la mode telles Londres ou Milan sont passées par des périodes de doutes avant de rebondir, « c’est un cycle normal », souligne pour sa part Imran Amed, fondateur et rédacteur en chef du site spécialisé Business of Fashion, basé à Londres.

Pour lui, la recherche par les marques de la capitale la plus appropriée n’est que l’un des symptômes des mutations qui secouent le secteur de la mode, chamboulé comme d’autres par les ventes en ligne, le rôle dominant des réseaux sociaux et la place prise par les « millenials », autre nom de la génération Y .

« Il y a tant de nouveaux modèles économiques avec lesquels expérimenter », dit-il. « Les dirigeants sont concentrés sur ce fossé des générations, avec les nouveaux consommateurs et les +millenials+ qui devraient représenter 45% de l’industrie du luxe d’ici 2025 ».

« Ils ont grandi avec des valeurs totalement différentes, avec la technologie, et ils veulent une relation différente avec leurs marques ».

– Chasse aux vedettes d’Instagram –

Parmi les exemples de cette mutation, les récents partenariats signés par Coach ou Burberry avec respectivement la chanteuse Selena Gomez et la star chinoise de la pop Kris Wu.

Peut-être mieux qu’aucune autre grande destination de la mode, New York sait créer du « buzz », faire parler d’elle.

« Il y a toujours de l’excitation à New York parce que c’est un moment global », qui résonne dans le monde entier, fait valoir André Leon Talley, figure du magazine Vogue durant 30 ans.

Qui émergera cette année du tourbillon des tweets et des posts sur Instagram ? La pop star Rihanna devrait faire partie des heureux élus avec le défilé de sa marque Fenty (avec Puma) attendu dimanche.

Tout comme le rappeur Kanye West, qui devrait présenter la 6e collection de sa marque Yeezy.

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