True Romance (1993), film bien sapé

Moi, il m’avait donné des frissons. A l’époque, je croyais que c’était uniquement à cause de Christian Slater, mon idole de l’époque (bin oui, j’avais 17 ans). Ce weekend, en le redécouvrant, j’ai compris que c’était bien plus que ça. Avec sa musique hypnotique (You’re so cool d’Hans Zimmer, qui fait référence à Gassenhauer, le thème de La ballade sauvage, de Terence Mallick, par Carl Orff), sa photo à couper le souffle, sa pléiade d’acteurs et son humour ravageur, True Romance est un grand film.
Christian Slater y joue le rôle de Clarence, un gentil looser qui bosse dans un vidéo-club de Detroit. Le soir de son anniversaire, une call girl prénommée Alabama (divine Patricia Arquette) déboule dans sa vie. Le couple met par hasard la main sur une valise pleine de coke, et décide de fuir en Californie. C’est le début de folles aventures.
Savant cocktail de romantisme et de violence, le film contient déjà tout l’univers de Tarantino: les dialogues ciselés, la multitude de références, les fusillades sanglantes… Il a beau ne pas l’avoir lui-même mis en scène (l’argent de la vente du scénario lui permis de réaliser Reservoir Dogs à la place), True Romance reste son film le plus autobiographique. Clarence, fan d’Elvis et de films de kung fu, c’est lui.
Tout cela étant dit, si ce film figure dans la rubrique des films bien sapés, c’est bien évidemment pour le style délicieusement bimbo d’Alabama. Allez hop, la suite en images après le thème de Zimmer:
Par Géraldine Dormoy



Ah là là Christian Slater, héros chéri de Heathers, de Pump Up The Volume et de Kuffs, toute mon adolescence! J’avais oublié à quel point j’aimais sa voix. Dans True Romance, il porte des vestes oversized qui même à l’époque devaient déjà avoir l’air has been.

En 1993, je découvre que Rosanna Arquette a une petite soeur d’une beauté incendiaire (deux ans plus tard, la même très blonde et très pulpeuse Patricia me fera pleurer dans Rangoon).

Le film exhale l’American way of life dans ce qu’il a de plus cinégénique: les néons des dinners, les berlines majestueuses, les panneaux publicitaires éclairés dans la nuit…

On doit le look aguicheur d’Alabama à Susan Becker, costumière dont je n’ai vu aucun autre film. Peu importe: le style d’Alabama restera son chef d’oeuvre.

Son manteau en fourrure léopard, en particulier, me fait regretter de ne pas m’en être offert un cet hiver. Il y en avait pourtant plein les boutiques! Dans la rue, je n’ai toutefois encore vu personne en porter avec des bottines bleu piscine, une robe en panne de velours rouge et une malette rose bébé. Seule Alabama peut se permettre de tels improbables mélanges.

L’ensemble du film s’avère d’ailleurs une ode à l’imprimé léopard, que l’on retrouve aussi bien sur le soutien-gorge d’Alabama (ici en train de se faire tatouer le prénom de son nouveau mari sur la hanche) que sur la banquette de la Cadillac du couple.

Clarence en grande discussion avec le fantôme d’Elvis (Val Kilmer, dont on ne voit jamais le visage). « Clarence, I like you. I always have, I always will. » Oh, yeah!

La Cadillac mauve de Clarence, personnage à part entière dans le film.

Clarence se rend chez le mac d’Alabama. Ambiance Taxi Driver.

Oh, en voilà de belles lunettes en plastoc doré.

Surprise: le pimp, c’est Gary Oldman en robe de chambre léopard (qu’est ce que je vous disais?).

Avec ses dreadlocks, ses bagues et sa casquette de cuir, on dirait un John Galliano qui a mal tourné.

Toute la réussite du style d’Alabama tient à son mélange de glam’ cheap et de décontraction. Même en jean, baskets et hoodie, elle dégage une féminité craquante.

Le regretté Dennis Hopper joue le rôle du père de Clarence, macho attachant.


C’est parti: on quitte la lumière froide de Detroit pour le soleil de la Californie. Ciao le manteau léo, place aux frous frous shoppés à Las Vegas, dont une minijupe en peau de vache devenue culte.

Tout comme les lunettes à montures bleu métallisé et la bague de fiançailles en forme de fer à cheval.

Pendant ce temps, Christopher Walken (le parrain Vicenzo Coccotti) et Dennis Hopper se font face dans un numéro d’acteur resté dans les annales.

Autre bonne surprise du film: Brad Pitt à contre emploi dans un rôle de drogué qui ne quitte pas son canap’. L’archétype du grunge des Nineties noyé dans ses cheveux gras et ses tee-shirts informes.

Sur la route, Alabama étoffe sa garde-robe d’une chemise Elvis rouge et blanche nonchalamment nouée autour de la taille.

La chemise hawaïenne de Clarence, le top en mousseline turquoise et le legging rose shocking complètent le tableau.

Le top transparent révèle un soutien-gorge en satin ton sur ton. James Gandolfini y résistera-t-il?


D’après la légende, Brad Pitt trouva lui-même son bonnet rasta dans une rue de Venice, en Californie. L’histoire ne dit pas d’où vient la vieille télé.

Décidémment abonnée au rouge et au turquoise, Alabama combine robe à pois Marilyn et sweat à capuche dans la dernière partie du film.

En un mot, la grande classe.
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