Chaque minute, 7 fillettes sont victimes d’excision dans le monde

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Avec un total de 200 millions de personnes concernées, l’Unicef recense 70 millions de cas en plus qu’en 2014. Une augmentation conséquente, mais qui est en partie due à la croissance démographique sur certains territoires, et à la création de statistiques sur le sujet dans certains pays qui n’étaient pas comptabilisés auparavant. C’est le cas de l’Indonésie, un pays fortement touché par l’excision, ce qui a pour effet de brusquement gonfler les statistiques globales.

Au total, 44 millions de filles de moins de 14 ans vivent avec une mutilation de leurs parties génitales. « Dans la plupart des pays », la majorité des filles sont même mutilées « avant leur 5e anniversaire », avance l’Unicef. « Les mutilations génitales peuvent varier selon les régions ou les cultures; elles mettent parfois en danger la vie des filles et des femmes. Dans tous les cas, ce sont des violations de leurs droits », rappelle Geeta Rao Gupta, directrice générale adjointe de l’Unicef.

L’agence constate des progrès, ces dernières années, dans la lutte contre l’excision féminine. Les communautés qui déclarent publiquement abandonner cette pratique se multiplient, et « les statistiques montrent également » qu’elle est « de moins en moins acceptée » par la population. « Mais ces progrès ne suffisent pas à contrecarrer les effets de la croissance démographique. Si la tendance actuelle se confirme, le nombre de filles et de femmes victimes des MGF va augmenter au cours des 15 prochaines années », prévient l’Unicef.

Selon l’association Plan International, le phénomène menace aussi la Belgique, « où plus de 4.000 filles sont considérées par les autorités comme potentiellement à risque d’être excisées », selon des chiffres du SPF Santé datant de fin 2012.

Chaque année, 3,6 millions de fillettes sont victimes d’excision dans le monde, soit près de 7 chaque minute, ajoute Madina Bocoum, coordinatrice du projet de lutte contre l’excision pour Plan au Mali. Sans une augmentation de l’aide internationale, ce chiffre pourrait atteindre 4,1 millions dans 30 ans, selon l’association. « Il est de l’intérêt de chacun d’investir des moyens humains et financiers pour éradiquer au plus vite cette pratique en Afrique pour la survie et le bien-être de millions de filles et d’adolescentes africaines, mais aussi pour la lutte en Europe. Les communautés migrantes ont emmené leurs traditions dans leurs bagages et ne sont pas conscientes que le soutien à la pratique recule chez les jeunes en Afrique », conclut Mme Bocoum.

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